Le Hezbollah dans le collimateur de l’opposition au Liban

L’opposition libanaise se dote dès le 10 janvier d’un « Conseil national pour la levée à l’occupation iranienne ». « L’initiative vise à rassembler sur des principes, loin des échéances électorales et des enjeux de pouvoir », souligne l’ancien député Farès Souhaid.

Alors que les élections devraient avoir lieu au Liban au mois de mai, la classe politique libanaise semble se polariser sur la question du role du Hezbollah, cette formation chiite inféodée à l’Iran qui participe actuellement au gouvernement du pays. Plus de 200 personnalités de l’opposition au pouvoir actuel à Beyrouth se réunissent virtuellement ce lundi 10 janvier 2022 pour lancer un « Conseil national pour la levée de l’occupation iranienne ». Cette nouvelle structure a pour but de « créer une surface commune de dialogue transcommunautaire pour redéfinir l’échelle des priorités politiques« , affirme l’un de ses fondateurs et ancien coordinateur général du 14-Mars l’ex député Farès Souhaid. Au premier rang de ces « priorités »,  la dénonciation du Hezbollah..

our rappel, les forces dites du « 14-Mars » tiennent leur nom de la manifestation antisyrienne qui a suivi l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (le 14 février 2005). Cette manifestation a rassemblé près d’un million de personnes réclamant le retrait syrien du Liban. Parmi elles figurent des soutiens du Courant du futur de la famille Hariri, du Parti progressiste de Walid Joumblatt, des Phalanges de Amine Gemayel et des Forces libanaises de Samir Geagea, ainsi qu’un nombre important d’indépendants.P

L’alternative politique libanaise

Cette personnalité indépendante n’hésite pas à mettre en cause le Hezbollah malgré les menaces qui fait peser ce mouvement sur toute personnalité qui s’exprime publiquement contre lui. D’où l’importance dela prise de parole d’un politique qui exprime à haute voix ce que beaucoup pensent sans le dire. « Depuis le début de la crise récente, deux tendances rivalisent. L’une lie la crise nationale dans laquelle nous nous trouvons à la question de la corruption, de la mal gouvernance, de la pourriture de la classe politique et de l’incapacité de créer une initiative de salut pour le pays. L’autre estime que cette crise découle la mainmise iranienne sur le pays par l’intermédiaire des armes du Hezbollah« . « Nous avons été pris en otage par l’Iran qui, par l’intermédiaire du Hezbollah, paralyse toute initiative à l’intérieur du pays. Pour nous, l’hégémonie iranienne sur l’État et les grandes orientations politiques ou économiques du Liban est le dossier à traiter en priorité pour redresser la barre« , explique-t-il.

« Cette levée de l’hégémonie iranienne ne saurait être la spécialité d’une communauté, d’un parti, d’un courant ou d’une personnalité. Il s’agit d’une responsabilité générale à laquelle toutes les communautés et tous les souverainistes au sein de chaque parti et de chaque communauté devraient prendre part. Cet espace regroupera, partant, des personnalités libanaises en provenance de tous bords, sans distinction confessionnelle, afin de pouvoir assurer une plate-forme nationale« , souligne-t-ill.

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