L’officier de gendarmerie Mohamed Abdallah, proche des islamsites, a été expulsé d’Espagne, le vendredi 20 aout, avant d’être placé le lundi 23 août, , en détention provisoire à la prison d’El Harrach par un juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.
Après avoir concocté, en se discréditant auprès de la diaspora, un projet de loi pour faciliter la déchéance de nationalité des opposants résidant à l’étranger, le pouvoir algérien avait lancé, voici quelques mois, des mandants d’arrêt contre les plus influents des propagandistes hostiles au régime en place, poursuivis dans « une grave affaire pénale d’atteinte à l’ordre public et la sécurité et la stabilité de l’Etat ». Qui sont ces activistes désignés comme de dangereux perturbateurs? Ce sont d’abord des stars des réseaux sociaux, généralement proches de la mouvance islamiste, qui depuis l’Europe, profitent de leur liberté d’action pour nourrir un débat politique verrouillé en Algérie.
Parmi eux, on trouve Zitout Mohamed Larbi, un ancien diplomate qui réside à Londres. Aboud Hichem, journaliste influent, qui vit dans le Nord de la France. Ou encore Amir Boukhors alias « Amir Dz », basé à Paris, un blogueur algérien de 37 ans, très apprécié sur les réseaux sociaux. Ou enfin Mohamed Abdallah, sous officier de la gendarmerie réfugié au sud de l’Espagne.
Personne ne pensait vraiment qu’un gouvernement européen accède aux demandes du pouvoir algérien, compte tenu des conditions de détention de l’autre coté de la Méditerranée. Or Mohamed Andallah vient pourtant d’être extradé, samedi dernier, vers l’Algérie par le ministre espagnol de l’Intérieur. Avant son exil, ce lanceur d’alertes avait été affecté à la surveillance des frontières entre l’Algérie et la Tunisie d’où il fut le témoin des trafics de drogue, de voitures, de cigarettes et autres entre les deux pays. Grâce à la divulgation des secrets de fabrication du système sécuritaire algérien, ce sous officier avait bénéficié, ces dernier mois, d’une grande visibilité sur les réseaux sociaux.
Le gendarme algérien est poursuivi à Alger pour «appartenance à une organisation terroriste» et « financement d’une organisation terroriste ». Ce qui veut dire qu’il risque la peine de mort
Alors que le gouvernement espagnol cède à la pression des Algériens, la France et le Royaume Uni qui abritent également des opposants islamiste ne semble pas, pour l’instant, envisager de répondre aux demandes de l’Algérie.
Les services algériens en guerre contre la diaspora