Le Qatar sur le pont pour permettre l’évacuation des réfugiés afghans

Le Qatar où avaient eu déja lieu des négociations en 2020 entre les émissaires de Donald Trump et les Talibans joue aujourd’hui un role clé dans le départ des réfigiés afghans de Kaboul vers des cieux plus cléments. 

Le Qatar qui avait tenté dans les années précédant le printemps arable de 2011-2012, de jouer les intermédiaires entre des puissances hostiles et de financer de nombreuses ONG islamiques, joue à nouveau sa partition sur le plan international. Mais ce pays dont la diplomatie a montré ces derniers temps une capacité de rebond exceptionnelle, tente aujourd’hui d’intervenir de façon plus sophistiquée, via entre autres des interventions humanitaires plus neutres qu’elles ont pu l’être par le passé. Et sous l’impulsion du vice-Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères, le jeune et brillant Mohammed ben Abdel Rahman al-Thani, l’Émirat s’est recentré avec beaucoup d’habileté et d’efficacité.

Mondafrique publie quelques photos de l’évacuation des Afghans, mises à la disposition de la presse internationale par les autorités de Doha, qui témoignent de cette mobilisation.

Marges de manoeuvre

Cette volonté retrouvée du Qatar de jouer un rôle important dans la vie internationale notamment au Liban (voir le papier ci dessous) et en Afghanistan s’explique par un contexte régional doublement favorable: le président américain, Joe Biden, en renouant avec l’Iran en vue d’un accord global et en s’éloigant d’une alliance privilégiée avec les Émiratis et les Saoudiens, les frères ennemis de l’Émirat, donne aux autorités qataries de nouvelles marges de manoeuvre diplomatiques. D’autre part, la préparation de la coupe du monde de football qui se rapproche à grands pas contraint l’Émir du Qatar à redorer son blason qui était terni, ces dernières années, par la suspicion d’avoir indirectement favorisé les groupes armés, type Al Qaida, au Moyen Orient.

C’est cette lecture qu’il faut faire du déploiement humanitaire du Qatar qui est certes une opération de relations publiques, mais aussi un signal fort d’une diplomatie moins agressive, recentrée et équilibrée.   

 

Liban, la médiation du ministre qatari, Mohamed Al Thani