Aymen Abderrahmane, un technocrate nommé dans le précédent gouvernement ministre des finances, vient d’être nommé Premier ministre, un choix motivé par la crise très prochaine des réserves en devises de l’État algérien.
S’aggravant à grand pas, la crise économique devient le leitmotiv de la politique de Tebboun qui voit dans le profil du nouveau premier ministre le choix idoine répondre au contexte que traverse le pays. Bloqué par une crise politique chronique qui perdure depuis plus de 2 ans, le pays a besoin de réformes profondes. Le futur Premier ministre a le profil d’un technocrate sorti de l’École nationale des impôts française en 1989.
Une majorité politique incertaine
Proche des services secrets de l’ex DRS qui lui offraient un poste à l’Inspection générale des finances), le nouveau Premier ministre avait été nommé censeur à la Banque d’Algérie par un décret signé Bouteflika. Il devait gravir une nouvelle marche, le 14 juin 2019, au poste de gouverneur de la banque d’Algérie nommé par l’ancien chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalh. Plus récemment, il était nommé ministre des finances dans le dernier gouvernement Djerrad le 23 Juin 2020, oùparvint à résoudre la crise de pénurie de liquidité, ce qui lui octroya une visibilité au sein du gouvernement
Ayant effectué à deux reprises des missions de représentation auprès du FMI (fonds monétaire international), il doit intégrer dans son cabinet des ministres issus de formations politiques ayant la majorité au parlement. Le refus du parti islamiste MSP (65 sièges) de rentrer au gouvernement complique sa tache de constituer une alliance élargie. Il sera contraint de composer avec le bloc des indépendants (84 sièges) qui rafle la seconde place, dont la grande majorité de ses élus demeurent des inconnus de grand public