Christian Barros, figure majeure de la vie économique du Congo Brazzaville en conflit avec le gouvernement, est brutalement décédé mardi 25 mai.
Invariablement présenté comme « le patron des patrons » du Congo, ce Français né à Bayonne se serait suicidé au moyen d’une arme à feu à proximité de Pointe-Noire, (la capitale économique du pays) selon des informations parcellaires.Les circonstances précises de ce décès restent à éclaircir.Un véritable coup de tonnerre dans la sphère politico-économique congolaise, tant ce personnage pesait dans le monde des affaires.
Directeur général de CODISCO, entreprise spécialisée dans la construction, le bricolage, Christian Barros était aussi le patron d’Unicongo le « Medef » congolais, structure rassemblant plus de 300 entreprises.Il était en outre conseiller des Français de l’étranger et l’incontournable point de contact des entreprises souhaitant investir en République du Congo et en Afrique centrale.Enfin, il occupait la position peu enviable de Président du conseil d’administration de la CNSS, la sécurité sociale congolaise .Cette dernière, en déficit abyssal (plus de 10 milliards de francs CFA de trou) fut l’objet dans un passé récent de plusieurs scandales liés à sa « megestion ».
Une situation qui devait conduire Barros à s’affronter parfois de manière virulente au gouvernement.
Un rappel à la Loi
En 2016, au cœur de la crise économique, il avait effectué une violente sortie contre le racket auquel était soumises les entreprises par l’Etat : « Unicongo ne cesse d’interpeller le gouvernement pour qu’il ramène les différentes administrations au strict respect des lois et règlements en vigueur qu’elles violent impunément, dans l’exercice de leurs attributions en matière de contrôle, car elles prennent souvent prétexte de la situation financière difficile de l’Etat pour multiplier les contrôles et harceler quotidiennement des entreprises déjà éprouvées par le contexte économique actuel très difficile », déclarait-il. Et cela avant de conclure : « Depuis l’année 2013, on n’est plus payé », « le secteur privé est presque « mort ». Une situation qui a depuis empiré.
Pas certain, dans ces conditions, qu’il ait été emballé par le slogan de campagne de Sassou N’Guesso lors de la dernière présidentielle « Ensemble poursuivons la marche ».