Le Burkina joue la Chine et la Russie contre la France

Alors que l’ex chef d’état et ami de la France, Blaise Campaoré, a été condamné lourdement dans le procès intenté au Burkina contre les auteurs de l’assassinat de Thomas Sankara, le Premier ministre burkinabé de la transition Albert Ouedraogo a annoncé au Parlement intérimaire le 4 avril que son pays allait « diversifier » les partenariats en matière de coopération militaire.

« En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire. En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a indiqué Albert Ouedraogo.

Le chef du gouvernement de transition a présenté une feuille de route orientée prioritairement sur la lutte contre le terrorisme et la sauvegarde de l’intégrité territoriale.

Il a assuré que le gouvernement prendrait des mesures visant à renforcer l’efficacité de l’action militaire sur le terrain et à améliorer la collaboration entre les forces de défense et de sécurité, les soldats volontaires et la population.

Quelques jours avant cette communication du chef de gouvernement, des manifestants ont scandé dans les rues de Ouagadougou « Faso Lagam Taaba Zaaka ». Ils appelaient le nouveau gouvernement à en finir avec les accords avec la France pour se tourner vers la Russie.

Pour des burkinabés, les russes et chinois seraient mieux placée pour combattre les organisations terroristes. Ils demandent également la fin des accords « coloniaux » passés avec la France dans le domaine de la défense.

« Ces futurs partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a expliqué le Premier ministre dans une déclaration, similaire à celle de Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouvernement de transition malien.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)