Le site internet du Ministère de la Défense Nationale annonce la diffusion d’un documentaire sur les écrans de la télévisions d’Etat aux résonances martiales: « l’Algérie … toute la vérité ». Une première !
Il y a le feu au lac. Jamais l’armée algérienne ne s’était impliquée à ce point au travers de ses structures de communications pour combattre les opposants de l’étranger. Hier, les services de sécurité suffisaient pour monter une opération de communication à grande échelle.
L’armée algérienne innove. L’ex DRS du général Medien, dit Toufik, maitre absolu de l’Algérie jusqu’à son éviction en 2015, passait commande auprès des médias d’Etat de ses opérations de propagande notamment durant les années noires entre 1992 et 1998 où il fallait venir à bout des maquis islamistes. Le mêmes services, rompus à toutes les manipulations possibles, qui alternaient la carotte et le bâton faisaient appel à des figures intellectuelles connues,, notamment à Paris (voir l’article ci dessous), afin d’apporter leurs contributions persuasives . Les philosophe André Glucksman et Bernard Henri Lévy dans une série d’articles du Monde, tout comme l’ex patron de la DST (contre espionnage français),Yves Bonnet, furent des relais efficaces. Ces temps là sont révolus.
La main de l’étranger
De la logique de « qui tue qui » des années 90, on passe au « qui fait quoi » au sein de l’indomptable Hirak dont on apprend que le cerveau serait à l’extérieur du pays. Les militaires écrivent ce script extravagant à travers les moyens colossaux de son service de communication. Le scénario est présenté en format « État de guerre ».
Le film fait penser à la série « le bureau des Légendes », mais en totalement caricatural. On trouve pêle-mêle le cybernétique anonyme, le Mak séparatiste, Rachad l’Islamiste rappelant la décennie rouge, le Parlement Européen, le Makhzen Marocain, et enfin les têtes d’opposants algériens (Hicham Aboud, Zitout, Amir Dz). Un fourre-tout sous la forme d’un réquisitoire où l’Algérie est la proie d’ennemis redoutables. Des cascades d’images font appel à ses sentiments nationalistes, seul registre encore porteur dans le pays.
Algérie, le règne du colonel Ali Bendaoud à Paris