La Tunisie face à une baisse drastique de croissance.

Le 6 novembre la Banque Mondiale a publié sa prévision d’un taux de croissance de 1.2% pour 2023 dans son rapport de suivi de la situation économique en Tunisie. Une prévision en forte baisse.
 
Mateo Gomez
 
 
Sécheresse, aggravation du déficit et de la dette extérieure, rejet du prêt du FMI: les problèmes économiques commencent à peser sur la croissance du pays, qui a ralenti au premier semestre 2023. Une baisse significative par rapport à 2022, quand le taux de croissance s’élevait à 2.5%. Ce taux de 1.2% est modéré par rapport a ses voisins nord-africains. La prévision d’une croissance de 3% en 2024 paraît désormais optimiste. La Banque Mondiale ne l’a pourtant pas encore modifiée, se contentant de souligner les risques auxquels fait et fera face l’économie Tunisienne qui peuvent balayer cette prédiction.
 
Car tout n’est pas négatif. Le secteur touristique s’en est très bien sorti, avec une augmentation des revenus du secteur de 47%. Les tunisiens et tunisiennes à l’étranger ont également envoyé dans leur terre natale l’équivalent de 6.6% du PIB, réduisant le déficit et contribuant à la croissance. Le rapport souligne cette résilience inattendue, et mentionne également les exportations croissantes du pays qui permettent de combler le déficit commercial. 
 
Des problèmes graves attendent néanmoins la Tunisie si rien n’est fait. Le poids des subventions des entreprises publiques et du contrôle des prix commence à se faire sentir sur les finances nationales. Le gouvernement fait également face à d’importants remboursements sur le court terme, qu’il n’a pour l’instant aucune idée de comment payer, les négociations pour un prêt d’urgence du FMI étant au point mort.
 
Or, si la Tunisie fait défaut sur le payement de sa dette, aucun tourisme ou exportation pourra sauver le pays d’une chute du PIB. Il serait privé de tout financement extérieur, affolerait les marchés, et ferait baisser la croissance. Le chemin vers une croissance à long terme sera semé d’embûches.