La Suisse ne coupe pas son aide aux réfugiés palestiniens

Coup de théâtre en Suisse : alors que les députés avaient voter pour couper les financements accordés aux réfugiés palestiniens (20 millions de francs suisses), les sénateurs viennent de s’y opposer. 

Jeudi, le quotidien « Le Temps » titrait : « La Suisse s’apprête à couper les finances de l’UNRWA ». L’UNRWA étant l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Par 116 voix contre 78, le Conseil national (comprenez l’Assemblée nationale) biffait une aide annuelle de 20 millions de francs suisses (21,2 millions d’euros). Les raisons ? « C’est un secret de polichinelle que dans les écoles de l’UNRWA on continue à faire l’apologie du terrorisme, à inciter à la violence et à promouvoir l’antisémitisme », lâchait le député David Zuberbühler de l’UDC, le parti le plus à droite de l’échiquier politique suisse.

Ce vote n’était pas sans conséquences internationales, sachant que le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, est un Suisse, et que la Confédération est membre (non permanent) du Conseil de sécurité de l’ONU depuis juin 2022. Pour la presse, il n’y avait aucun doute, vendredi, le Conseil des États (le Sénat) allait confirmer le vote des députés, d’autant que sa commission des finances avait déjà approuvé cet arrêt des financements.    

« L’enfer sur terre »      

Mais coup de théâtre, à deux voix près (23 contre 21), les Sénateurs ont refusé la suppression de la contribution de la Suisse à l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens. La gauche et les centristes ont mis l’accent sur la tradition humanitaire de la Confédération et ont demandé à ce que l’on entende Ignazio Cassis, le ministre des Affaires étrangères. Pour la Centriste Isabelle Chassot, cité par « Le Temps » : « Si le Conseil fédéral [gouvernement] juge que l’UNRWA est trop proche du Hamas, il doit nous le dire et nous expliquer pourquoi il n’est pas intervenu plus tôt. Et si ce n’est pas le cas, il doit nous expliquer les conséquences de cette décision pour la politique étrangère et l’image de la Suisse ».   

Le Suisse Philippe Lazzarini, en déplacement à Gaza cette semaine, a appelé sur X (ex-Twitter) à mettre un terme à « l’enfer sur terre ».