Le G5 de Centrafrique qui était composé jusqu’à présent de l’Union européenne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de la Banque mondiale et de l’ONU, intègre désormais la Fédération de Russie qui s’arroge un leadership au coeur de la crise centrafricaine
Avec quarante cinq morts dans la soirée de mercredi, la situation s’aggrave dangereusement en Centrafrique. De graves événements ont eu lieu au nord-est du pays, à Birao et Ndélé, opposant le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), à majorité Rounga, des chefs de guerre Nourredine Adam et Abdoulaye Hissene, à la coalition Kara-Goula, qui comprend le Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique ( RPRC) de Zakaria Damane et le Mouvement des libérateurs Centrafricains pour la justice (MLCJ) du ministre Gilbert Toumou Deya.
Dans ces conditions, le G5 a publié un communiqué, en ce 11 mars 2020, signé par les Etats-Unis d’Amérique, la France, la Banque mondiale et la Fédération de Russie qui offre deux intérêts importants concernant l’évolution future de la crise centrafricaine :
- Avec la Minusca, la Ceeac et l’Union africaine, garantes de l’Accord de paix et de réconciliation signé le 6 février 2019, le G5 est composé, pour la première fois, de la Fédération de Russie qui rejoint ainsi l’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique, la France, la Banque mondiale.
La Russie, que ce soit par la voie officielle de son ambassadeur et des conseillers russes ou par les voies des représentants du Groupe Wagner, joue désormais un rôle majeur dans la crise centrafricaine. La France et les Etats-Unis ont donc convenu de ce quasi leadership.
- Les signataires du communiqué du 11 mars 2020 condamnent sans nuance le FPRC qui s’expose ainsi aux sanctions internationales et aux actions robustes. Le RPRC n’est pas cité et le MLCJ est simplement invité à respecter l’Accord du 6 février 2019.
Face à la gravité de la situation, la crise centrafricaine semble à un tournant décisif de son histoire récente. L’ensemble de la communauté internationale, dont la Russie de Poutine, pourrait bien chercher à éviter la politique du pire.
http://centrafrique-presse.over-blog.com/2020/03/communique-de-presse-du-g5.html