La mainmise de l’ex DRS sur l’Islam de France

La nomination du général Bendaoud à la tète des relations extérieures des services algériens, lui qui avait été en fonction à Paris pendant neuf ans, a redonné des couleurs à ses anciens protégés au sein de l’Islam de France.

Le précédent article sur les abus de pouvoir de Maitre Chems-Eddinne Hafiz sur l’émission islamique de France 2 a valu à Mondafrique d’intéressants témoignages émanant surtout de membres de l’association « Vivre l’Islam ». Lesquels souhaitent rester dans l’anonymat. Ce qui en dit long sur l’intimidation exercée par Maitre Hafiz sur les acterus de l’islam de France, lui qui longtemps cumulait le soutien de Nicolas Sarkozy et une incontestable proximité avec le représentant de l’ex DRS (services algériens), le général Ali Ben Daoud. Ce dernier fut, durant les neufs années qu’il a passées à l’Ambassade d’Algérie à Paris, le parrain discret mais omniprésent du fameux « Islam de France ».

Ben Daoud, le retour

Ces temps ci, Maitre Hafiz retrouve des couleurs. Son mentor, le général Bendaoud, a été nommé à Alger en Mars 2019 à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure, l’équivalent de la DGSE française. A ce titre, c’est ce militaire dont il n’existe aucune photo officielle qui gère aujourd’hui l’essentiel de la relation franco-algérienne. Son retour inattendu aux affaires doit tout à Saïd Boutéflika, le frère d’Abdelaziz, qui vivait ses derniers jours à la Présidence lorsqu’il procéda à cette nomination.

Il reste que maitre Hafiz partage la responsabilité des échecs de l’émission sur l’Islam avec son principal associé, Djelloul Béghoura. Le parcours de ce dernier est emblématique du monde de l’Islam de France dominé par la guerre des égos, le partage des gâteries financières et le manque de compétences.

L’ombre du DRS

L’ancien technicien de l’émission « Mosaïques » qui rendait compte du folklore de l’immigration sur France 3, créa sa propre société de production. C’est sous l’égide des services algériens que fut négociée la cession à Béghoura de tous les avantages cumulés par le regretté Ahmed Baba-Miské, un activiste mauritanien qui, via ses réseaux à alger, était passé au service du front Polisario. Malgré son éloignement des questions de l’Islam, ce sympathisant maoïste avait bénéficié du soutien des conseillers des ministres socialistes de l’Intérieur, Pierre Joxe et Paul Quilès.

Ahmed Baba-Miské accepta de céder son carnet d’adresses à Djelloul Béghoura, sans aucune consultation des membres de l’association « Vivre l’Islam » et sous réserve de faire travailler son fils, Karim, comme réalisateur.

Grandeur et décadence

L’héritage n’a pas fructifié. Après quelques tentatives, dont un documentaire excellent sur les descendants de l’émir Abdelkader à Damas, Béghoura mit fin à sa société parisienne.

Les nouveaux responsables du Bureau central des Cultes au ministère de l’Intérieur ignorent-ils ces précédents? Il est temps en tout cas que l’Islam de France » trouve d’autres parrainages que celui des redoutables services algériens. Lesquels ont perdu de leur superbe à Alger.

Or le numéro deux de la Mosquée de Paris reste un ancien militaire algérien en ligne directe avec les services d’Alger. Pourquoi ces réseaux restent encore si forts à Paris?

Nous reviendrons dans un prochain article sur les méthodes du général Ben Daoud lors de ses années parisiennes,

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