Réunis à Brazzaville du 8 au 9 mai 2018 en session extraordinaire, les Évêques du Congo, ont examiné la crise socio-politique et économique préoccupante que vit le pays et ont publié une déclaration qui ne cache pas leur inquiétude. Ils en ont profité pour rappeler leur message de Noël 2014 : « en régime démocratique, aucune réforme qui suscite de fortes tensions et oppositions n’a jamais profité au peuple ».
Dans leur communiqué du 9 mai, ils considèrent que les origines du mal congolais se situe dans la révision de la Constitution en 2015 malgré leurs mises en garde à l’époque. Ils n’ont en effet jamais caché tout le mal qu’ils pensaient de la Constitution actuelle. Ils reviennent à la charge une nouvelle fois en expliquant que la solution à tous les maux du pays passe par l’organisation d’un dialogue politique aboutissant à un modèle politique et institutionnel consensuel.
Concernant la crise du Pool, ce département qui est régulièrement secoué par des conflits armés, les Evêques d’indignent quel es véritables victimes soient toujours les populations civiles et qu’elles ne soient pas considérées. Les Evêques pensent qu’une réconciliation véritable passe par la recherche de la vérité, la justice et les réparations, disent-ils.
A propos du procès du général Mokoko, ex-candidat à la présidentielle de 2016, poursuivi notamment pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, ils demandent une justice équitable et indépendante, et appellent fortement à la libération de tous les prisonniers politiques.
Autre sujet de préoccupation des prélats congolais, la crise économique dans laquelle se débat ce pays pétrolier, et que l’on attribue un peu trop vite au prix du baril sur le marché international. Les onze évêques signataires de la déclaration fustigent dans des mots très durs la corruption qui gangrène ce pays, avant d’en appeler à un sursaut national.
Pour lire la déclaration des Evêques, cliquer sur le lien : Déclaration des Evêques