Un groupe bipartite de 13 sénateurs américains a exhorté les PDG d’Amazon, d’Apple, de Google, de Meta, de Microsoft et du service cloud DigitalOcean d’être “plus proactifs” afin d’aider les contestataires iraniens à nouer des relations sur les réseaux sociaux et à rester connectés à Internet.
Depuis le début de l’insurrection consécutive à l’assassinat de Mahsa Amini, 22 ans, par la police des mœurs, le gouvernement iranien censure les communications et empêche les manifestants de se connecter aux réseaux sociaux. Mais cette forme de répression n’est que la partie émergée d’un iceberg électronique punitif. The Intercept, une agence de presse américaine spécialisée dans l’investigation, a récemment eu accès à des documents qui donnent un aperçu de la société de surveillance mise en place par le régime des mollahs.
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Le programme « SIAM »
Le gouvernement iranien a imposé aux opérateurs de téléphone un programme informatique de manipulation à distance des connexions cellulaires appelé « SIAM ». Selon les documents publiés par Intercept, SIAM est un système informatique qui fonctionne dans les coulisses des réseaux cellulaires iraniens, et fournit aux opérateurs un large menu de commandes à distance pour perturber et surveiller la façon dont les clients utilisent leurs téléphones. SIAM peut extraire les données, casser le cryptage des appels téléphoniques, suivre les mouvements d’individus ou d‘individus en groupes, et produire des résumés détaillés de qui a parlé à qui, quand et où.
Une fonction appelée « Force2GNumber » cible les dissidents et les installe sur des vitesses d’échange de données très lentes qui rendent l’usage du téléphone inutile.
SIAM a aussi permis à la police d’Ispahan d’envoyer des SMS à des abonnés du téléphone pour les informer qu’ils avaient été localisés dans des manifestations antigouvernementales et leur demander de rester à l’écart des contre-révolutionnaires. Dans d’autres villes, la police s’est rendue au domicile de manifestants dans le but de les intimider.
Une surveillance générale
Le système est également en mesure d’informer la police sur le nom du père de l’abonné au téléphone, le numéro de certificat de naissance, la nationalité, l’adresse, l’employeur, les informations de facturation et l’historique de localisation, y compris un enregistrement des réseaux Wi-Fi et des adresses IP auxquelles l’utilisateur s’est connecté à Internet. SIAM craque également les VPN (réseau privé virtuel) qui permettent en principe aux manifestants de contourner la surveillance de la police.
Bien entendu, SIAM peut aussi déconnecter un abonné de son réseau téléphonique. Mais à ce stade, la prison est l’outil de déconnexion le plus efficace.