Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a entamé vendredi une tournée diplomatique au Liban et au Qatar pour suivre les derniers développements de la guerre en cours dans la bande de Gaza et évaluer la situation au Liban-Sud. »L’Iran ne peut pas rester les bras croisés » , a martelé le chef de la diplomatie iranienne dans une interview à la chaine qatarie al-Jazeera
« Les bombardements sur Gaza doivent immédiatement cesser », lance le chef suprême iranien Ali Khamenei dans un discours rapporté par Reuters. « Les responsables israéliens devraient être jugés pour leurs crimes », a-t-il également déclaré. « Ceux qui vivent dans les colonies israéliennes occupées ne sont pas des civils, ils sont majoritairement armés », ajoute l’ayatollah Khamenei.
Le ministre iranien à Doha
Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian s’est rendu, ce 15 octobre, à Doha où il a rencontré le chef du Hamas. L’essentiel pour le ministre iranien était de convaincre les Qataris de débloquer les fonds qu’ils possèdent au Qatar. Début septembre, Washington avait, dans le cadre d’un accord conclu en août avec l’Iran sur un échange de prisonniers, débloqué 6 milliards de dollars de fonds iraniens destinés à de l’aide humanitaire. La somme avait alors été transférée vers des comptes détenus au Qatar.
Or depuis l’attaque du Hamas contre l’Etat hébreu, les Etats-Unis soupçonnent l’Iran d’avoir aidé l’organisation terroriste à préparer son attaque contre Israël. Des responsables américains font pression sur le Qatar pour empêcher l’Iran d’accéder à 6 milliards de dollars déposés au Qatar, qui avaient été bloqués par Washington
Ce que contestent les Etats-Unis « ne peuvent pas revenir » sur l’accord de transfert.
Un détour par Beyrouth
Au Liban où Hossein Amir Abdollahian Abdollahian avaait fait une halte vendredi sur le chemin de Doha, il a rencontré le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Selon plusieurs médias, ils ont discuté des responsabilités partagées et des positions à prendre par rapport aux « événements historiques et aux développements dangereux à Gaza ». Et de poursuivre: « L’action du mouvement Hamas est une réaction à la politique de Netanyahu (Premier ministre israélien, NDLR) et aux crimes d’Israël ».
M. Abdollahian s’est ensuite réuni avec son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, au ministère des Affaires étrangères. Le ministre iranien a déclaré qu’il était « convenu avec M. Habib de la nécessité d’une cessation immédiate des « crimes de guerre » commis par Israël contre les civils à Gaza », lors d’une conférence de presse conjointe qui a suivi la réunion. « Nous sommes prêts à organiser une réunion extraordinaire de l’Organisation de la coopération islamique », a-t-il annoncé.
Les Américains mis en cause
M. Abdollahian s’est par ailleurs dit étonné de la position des États-Unis qui « appellent toutes les parties à la retenue alors qu’ils sont en train d’envoyer des armes et d’apporter un soutien militaire à Israël ». M. Bou Habib a, pour sa part, assuré que « le Liban n’a jamais cherché la guerre », mettant en garde contre une escalade qui « pourrait enflammer la région et menacer la paix et la sécurité ». « Il est essentiel que la communauté internationale comprenne qu’il ne peut y avoir de stabilité dans la région sans une solution à la question palestinienne », a-t-il ajouté.