Pascaline Bongo, fille et ancienne collaboratrice d’Omar Bongo, décédé en 2009, ainsi que le fils de l’ex-président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris à partir de ce lundi 29 janvier 2024. Les deux gabonais et d’autres prévenus doivent répondre d’accusations de « corruption passive d’agent public étranger » et de « complicité de corruption passive d’agent public étranger ».
Pascaline Mferri Bongo, âgée de 67 ans, fille aînée et ancienne collaboratrice d’Omar Bongo (président du Gabon de 1967 à 2009), puis de son frère Ali Bongo (renversé par l’armée en août 2023), est poursuivie par la justice française. Elle est accusée d’avoir entre 2010 et 2011 accepté un « partenariat fictif » avec l’entreprise française EGIS Route, qui lui aurait promis une rétrocommission de 8 millions d’euros pour faciliter la participation de cette entreprise, par le biais d’un marché de consulting, à la création de l’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT) du Gabon. Cette agence était souhaitée par Ali Bongo et avait pour mission de superviser la mise en œuvre du schéma directeur national des infrastructures, placée sous son autorité directe.
Selon les révélations de Libération, Pascaline Bongo aurait demandé à un avocat de créer une entreprise au Gabon appelée Sift, dans le but de recevoir la rétrocommission prévue.
« l’affaire Egis »
Libération rapporte que c’est le Parquet National Financier (PNF) qui a découvert, lors d’une enquête préliminaire en 2019, des échanges de mails et de documents donnant naissance à ce que l’on nomme désormais « l’affaire Egis ». Ces éléments ont été découverts lors de la perquisition du cabinet parisien de Mme Palazao-Gauthier dans le cadre du dossier appelé « Biens mal acquis ».
Pascaline Bongo, ayant confirmé par le biais de son avocate qu’elle comparaîtra devant le tribunal, sera jugée aux côtés d’un autre Gabonais, Franck Ping, fils de Jean Ping, ancien ministre gabonais et président de la Commission de l’Union Africaine. Franck Ping est poursuivi pour « complicité de corruption passive d’agent public étranger ». Parmi les accusés figurent également deux anciens cadres d’EGIS Route, ainsi que l’actuel directeur commercial qui était, au moment des faits reprochés, le directeur général du groupe et responsable des activités en Afrique.
Pascaline Bongo conteste les faits
Selon Me Corinne Dreyfus-Schmidt, avocate de Pascaline Bongo, cette dernière conteste les faits qui lui sont reprochés. Me Dreyfus-Schmidt affirme que sa cliente n’a eu aucun contact avec quiconque concernant cette affaire, pour laquelle aucun contrat n’a été signé et surtout où aucune preuve de versement d’argent n’a été établie. Cette position est également soutenue par le Groupe Egis, qui conteste les faits reprochés à sa filiale « avec la plus grande fermeté ».
L’audience se déroule jusqu’au 1er février 2024.