Emirats-Israel, Mohamed Ben Zayed franchit la ligne rouge

En signant un accord avec Isrel, le prince héritier Mohamed Ben Zayed qui a subi des revers en Libye après le volte face américain reprend l’initiative, mais cette fois au Moyen-Orient

L’accord entre Abou Dhabi et Tel-Aviv, officiellement conditionné par l’arrêt de l’annexion de territoires palestiniens, s’inscrit surtout dans la montée en puissance des Émirats arabes unis qui se sont affirmés comme une puissance régionale. Il représente le point d’orgue d’une diplomatie offensive mise en place par l’homme fort du pays, Mohamed Ben Zayed (MBZ) aussi bien avec Egypte, où les relations avec le président Sissi sont excellentes, qu’avec la France où sa complicité avec Jean Yves Le Drian est désormais connue..

Irrésistible ascension

Dans un excellent article du site « Orient 21 », Sarra Grira explique que le rôle de plus en plus important joué par les Émirats arabes unis dans la région est une conséquence directe de l’ascension du prince héritier d’Abou Dhabi. Nommé par son père, le président Zayed Ben Sultan Al-Nahyane (1971-2004), vice-prince héritier d’Abou Dhabi en 2003, rappelle-t-elle, MBZ devient un personnage politique de premier plan avec la détérioration de la santé de son frère, Khalifa Ben Zayed, actuel président des Émirats depuis 2004.

Cumulant la fonction de prince héritier avec sa responsabilité à la tête du conseil exécutif d’Abou Dhabi, ainsi que le poste de vice-ministre de la défense, il prend en main les affaires internes et étrangères du pays. Cela se traduit rapidement par une politique interne répressive qui sera renforcée avec l’avènement des « printemps arabes ».

Le tout répressif

Et Sarra Grira de poursuivre: « Craignant que la vague de contestation qui a touché le Bahreïn, l’Égypte et le Yémen ne frappe son pays, MBZ écrase toute velléité de contestation. Les membres de l’association Al-Islah, branche locale des Frères musulmans, en feront les frais : arrestations, emprisonnements, condamnations pour « tentative de coup d’État » et « menace sur la sécurité intérieure du pays ». Al-Islah finira en novembre 2014 sur une liste terroriste dressée par les Émirats, aux côtés de l’organisation des Frères musulmans et de l’organisation de l’État islamique (OEI). »