Né à Yaoundé, Breel Embolo marque contre le Cameroun


Breel Embolo est entré dans l’histoire en marquant le but victorieux de la Suisse contre le Cameroun (1-0), jeudi sur la pelouse du stade Al-Janoub. En trompant le portier des Lions Indomptables en début de seconde période, l’attaquant de la Nati est devenu le premier joueur à marquer contre son pays de naissance en phase finale de Coupe du monde.
 
Âgé de 25 ans, le héros du jour compte 59 sélections et 12 buts avec la Suisse, mais il est venu au monde à Yaoundé, la capitale du Cameroun. « J’ai beaucoup d’amis là-bas, la majorité de ma famille y habite, mon papa vit encore au Cameroun. C’est un match très spécial », expliquait-il à L’Equipe avant la rencontre. Après avoir fait trembler les filets de sa terre natale, Breel Embolo n’a pas célébré sa réalisation avec la ferveur habituelle, se contentant de lever les bras sobrement.
 
Lui qui n’avait pas sauté au plafond au moment du tirage au sort mesure les conséquences d’un choix qui ne fut pas simple à faire. « J’avais 17-18 ans et j’ai repoussé le choix pendant 6-7 mois, racontait-il avant la Coupe du monde. J’avais eu la possibilité d’aller avec le Cameroun en Coupe du monde. Et j’ai été sollicité par la Suisse, où j’ai grandi. La décision a été très dure. À un moment, tu te réveilles, tu as ta réponse et tu te dis : ‘C’est ça que je veux’. » La Suisse s’en félicite aujourd’hui. Le Cameroun, mal embarqué dans un groupe très difficile, aurait plutôt tendance à en pleurer.
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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)