Le Niger accueille depuis le 20 mai un exercice militaire international « d’envergure » avec le Mali, le Burkina, le Tchad et le Togo. Ce qui rappele les grandes heures de la Task Force Takuba, qui rassemblait des forces spéciales européennes sous commandement français jusqu’à leur départ forcé du Mali en 2022.
Au Centre de formation des forces spéciales de Tillia, dans le nord-ouest du Niger, les forces spéciales de cinq pays – les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali) et « les pays amis » du Tchad et du Togo – participent jusqu’au 3 juin à l’exercice baptisé Tarha-Nakal (Amour de la patrie en tamachek), a annoncé le ministère nigérien de la Défense.
Il s’agit de « renforcer l’interopérabilité et la coopération » entre les militaires des pays participants. Mille-cinq-cents hommes et plusieurs centaines de véhicules sont mobilisés.
Tarha-Nakal a pour but de cultiver « l’esprit de camaraderie entre les sections de combat des différents pays dans la rigueur professionnelle et le sens de l’honneur face à une simulation réaliste d’une tentative de sécession par un groupe rebelle bénéficiant d’un fort appui extérieur et ayant des connections avec des groupes armés terroristes ou criminels. »
Fruit du « partenariat militaire entre le Niger et des pays amis tels que le Mali, le Burkina Faso, le Togo et le Tchad », l’exercice comprend « des manœuvres tactiques » et « des initiatives visant à renforcer les liens avec les populations locales ».
Les armées de quatre des cinq pays participants se sont déjà côtoyées au sein de l’éphémère et infructueux G5 Sahel, créé à l’initiative de Paris. Le nouveau venu est le Togo, qui s’est rapproché des trois membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour contourner le blocus du Niger ordonné par la communauté économique ouest-africaine au lendemain du coup d’Etat contre Mohamed Bazoum. La pression des groupes djihadistes qui ont essaimé à partir du Mali s’exerce désormais dans les régions nord des pays du Golfe de Guinée, comme le Togo. Si le Tchad continue d’abriter une grande base militaire française, il a refusé, cependant, de servir de base arrière à une action de déstabilisation contre son voisin nigérien. Sa présence à l’exercice en cours est un nouveau signal d’une certaine complicité du Président tchadien avec l’AES.
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