En Côte d’Ivoire, le gouvernement a rendu public le prix du kilogramme des produits de rente dont le cacao, désormais fixé à 1800 Fcfa le kilogramme, contre 1.500 Fcfa, lors de la campagne intermédiaire qui vient de s’achever. Mais le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), un parti politique ivoirien fondé en 1946 qui a été présidé longtempspar feu le Président de la République par Henri Konan Bédié, l’a trouvé insuffisant en raison de « l’exceptionnelle » conjoncture des marchés internationaux, estime son porte-parole, Brédoumi Soumaïla. La campagne de la Présidentielle qui doit avoir lieu dans un an a désormais commencé à Abidjan.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Ce lundi 30 septembre, le porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Brédoumi Soumaïla, a en effet déclaré insuffisant le prix officiel fixé par le gouvernement à 1.800 Fcfa le kilogramme, lors d’un point presse au siège du parti, à Cocody.
Lors de la campagne intermédiaire, le prix bord-champ du cacao avait bénéficié d’une première augmentation à 1.500 Fcfa le kilogramme, contre 1.000 Fcfa autrefois. Malgré ces revalorisations successives dont celle du 30 septembre, le PDCI estime qu’elles sont loin des réels bénéfices que l’« exceptionnelle opportunité du marché du cacao offre pour le bénéfice des producteurs de cacao ivoiriens qui ont tant souffert », a indiqué M. Brédoumi.
Enjeux politiques
A un an de l’élection présidentielle prévue le 30 octobre 2025, les enjeux politiques de cette guerre de prix du cacao entre une partie de l’opposition et le pouvoir sont ainsi clairement identifiés. Car d’ordinaire, en année électorale, c’est le parti au pouvoir qui se servait toujours du joker des prix des produits de rente pour s’assurer le soutien de l’électorat des populations rurales.
Cette fois-ci, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui est issu du syndicat agricole africain (S.A.A) créé en 1944 par un certain Houphouët-Boigny, le premier président du PDCI et de la Côte d’Ivoire, est décidé à lui mener une dure concurrence sur ce terrain en appelant à la fixation d’un prix moyen de 3.500 Fcfa.
Car à 1.800 Fcfa le kilogramme, le parti estime que le président de la République n’a pas respecté son engagement visant à « octroyer 60% du prix CAF aux producteurs quelles que soient les conditions du marché ». Le gouvernement s’accommoderait également de la mauvaise gestion de la filière. Le PDCI met en effet en cause l’organe de régulation qui rognerait à la fois sur la marge des producteurs et manquerait de transparence « sur les ventes et les calculs du prix CAF ».
Pendant ce temps, accuse le PDCI, « les recettes tirées par l’Etat du secteur et les coûts de fonctionnement de l’organe de régulation ne cessent d’augmenter, donnant aux populations et particulièrement aux populations agricoles et rurales de payer pour le train de vie de l’Etat ».
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire déplore enfin le fait que « cette exceptionnelle opportunité que la situation du marché du cacao a offerte » n’inaugure pas un réel changement dans la rémunération des producteurs ivoiriens de cacao qui ont tant souffert de tant d’années de disette.