Des camions chargés d’armes circulent au Liban

En moins de 24 heures, deux camions chargés d’armes ont été saisis par l’armée au Liban-Nord. Le premier, lundi après-midi, dans le caza de Batroun, et le second, mardi après-midi, à Tripoli. Ce qui soulève d’office les questions suivantes: combien de camions similaires circulent en liberté dans le pays? Et qui leur chargement est-il destiné?

Le second camion, venant également de Turquie et chargé cette fois de tiges de fer et non pas d’huiles, a été intercepté dans l’enceinte du port de Tripoli, avec un chargement qui serait identique à celui qui a été saisi lundi: 400 pistolets en plus de chargeurs vides, selon des sources citées par l’agence locale, Al-Markaziya.

L’armée, qui a immédiatement établi un cordon de sécurité dans le secteur, n’a pas donné dans l’immédiat des détails sur la quantité d’armes saisies, sans doute pour les besoins de l’enquête. Le chauffeur a été arrêté.

Réactions politiques

Réagissant aux « camions chargés d’armes qui sillonnent le Liban, du nord au sud », le chef des Kataëb, Samy Gemayel, s’est interrogé sur son compte X sur le point de savoir « à qui leur cargaison appartient et à qui elle est destinée », ainsi que sur les mobiles de ce trafic. « Tant que le Liban est gouverné par des milices avec lesquelles l’État coexiste, ou auxquelles il se soumet, les Libanais ne connaîtront que la guerre, la mort et les camions chargés d’armes », a-t-il dénoncé, avant d’ajouter: « Mais nous n’accepterons pas de mener ce genre de vie et nous continuerons de lutter pour que le Liban redevienne un État souverain et libre ».

Membre du bloc du Renouveau, le député Adib Abdel-Massih a exigé « toute la vérité sur cette histoire de camions chargés d’armes ». « J’ai vu les photos et elles sont terrifiantes. Ces cargaisons doivent servir soit à armer des Syriens en situation illégale ou des mafias du crime organisé, soit à porter atteinte à la paix civile », a-t-il commenté sur son compte X.

Il s’est également demandé « comment ces armes ont pu entrer au port de Tripoli et, surtout, en sortir ».