Cheikh Bahwan, le milliardaire omanais, indésirable en Algérie

Cheikh Suhail Bahwan, le patron du groupe Omanais Suhail Bahwan Group Holding LLC n’est plus revenu en Algérie depuis la chute du régime de Bouteflika dont il était très proche.

Ce milliardaire naguère influent auprès du pouvoir algérien est détenteur d’un important projet d’investissement, à savoir l’entreprise  Algeria Oman Fertiliser Company (El Djazairia El Omanina Lil Asmida, AOA). Sonatrach, le groupe énergétique public dont les activités regroupent à la fois les segments aval et amont, s’est associé aux Omanais de Suhail Bahwan Holding Group (SBGH) pour créer un troisième opérateur, baptisé Al Djazaïria  Al Omania Lil Asmida (AOA).

La construction de l’usine d’AOA, dont le coût s’est  élevé à 2,6 milliards de dollars, s’est achevée en 2014  à Arzew – un centre important de l’industrie pétrochimique. AOA produit de l’ammoniac converti à l’urée dans une première étape et dispose d’une capacité de production de 2,4 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation d’un tiers de la production nationale des fertilisants. Mais en dépit de tous ces importants investissements, Cheikh Bahwan ne peut plus revenir en Algérie depuis 2019 année à laquelle l’armée algérienne a totalement renversé le régime Bouteflika. Et pour cause, le milliardaire omanais est officiellement sous le coup d’une enquête pour corruption qui l’implique dans une affaire liée à Said Bouteflika et à plusieurs autres membres influents de l’ancien clan Bouteflika. 

Recherché par les services de sécurité en Algérie, le milliardaire Omanais a décidé de ne plus revenir sur le territoire algérien jusqu’à ce qu’il trouve un compromis avec le nouveau pouvoir. Sauf que ce compromis est pour le moment… un vœu pieux. Et pour cause, au cours de l’été 2020, Cheikh Bahwan a adressé une correspondance officielle à l’actuel Premier-ministre algérien Abdelaziz Djerad, mais ce dernier a refusé de lui répondre. Personne dans l’entourage de Tebboune ne veut aussi trouver une solution au dossier du milliardaire omanais.

Ce dernier semble bel et bien faire les frais de sa proximité avec les Bouteflika. Et pour l’heure, il est condamné à gérer ses affaires en Algérie… par visioconférence !