C’est dans un sursaut salutaire d’orgueil et de lucidité que le vieux bourgeois tunisois, qui préside aujourd’hui aux destinées d’une Tunisie en proie au terrorisme et aux difficultés économiques, a opposé une fin de non-recevoir à ses mentors émiratis qui faisaient pression sur lui pour qu’il « liquide purement et simplement » Ennahda à la manière égyptienne.
Il faut dire que Béji Caïd Essebssi qui doit en partie son accession à la magistrature suprême aux fonds abondants en provenance d’Abou Dhabi notamment, n’avait pas de marge de manœuvre face à son « bailleur de fonds ». Cela dit, il n’a pas du tout apprécié que les princes émiratis lui soumette une feuille de route détaillée sur comment se débarrasser de l’islamisme politique dans son pays.
Fâché, le président tunisien a refusé pendant des mois de répondre au téléphone à certains de ses amis d’Abou Dhabi. Il a même chargé son « ami », le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah de dire clairement et fermement au chef d’état-major émirati, le général de corps d’armée Hamed Mohamed Thani Al Roumeithi qu’Ennahda était un partenaire et non un adversaire.