Antony Blinken, « petit télégraphiste » américain dans le monde arabe

Antony Blinken était là pour rassurer la vieille garde de la clientèle américaine régionale autour d’Israël (considéré comme un cinquante et unième État américain), mais sans l’Arabie saoudite, non invitée ou volontairement absente, sur ses gardes et « à la marge ».

L’Américain venait rassurer les monarchies du Golfe qui pouvaient avoir l’impression d’être abandonnées par les États-Unis, fermement décidés pour leur part à se rapprocher de l’Iran. Israël ne se sentait plus protégé et il lui fallait des garanties. Pas seulement des paroles. L’invasion russe de l’Ukraine a bouleversé les enjeux mondiaux et régionaux. Elle fait émerger une superpuissance des sables et du fond des âges.

Antony Blinken a rassemblé en réalité autour de lui et de l’Israélien Yaïr Lapid des Arabes convaincus de l’intérêt immédiat d’une « Comprehensive Peace » au Moyen-Orient ; il en fait les adeptes sans le savoir d’une Paix Globale régionale, dernier rêve que l’on prête à Hafez Al-Assad et que ce dernier avait préfiguré en commençant à traiter avec Israël avant que le roi Abdallah d’Arabie saoudite ne le poursuive à son tour dans les dernières années de son règne. Jared Kushner en a simplement repris le vœu, partagé en son temps par Ariel Sharon.

Concurrence entre les métropoles de DUBAI et de NEOM

Les signataires des Accords d’Abraham ont depuis reconnu l’État Hébreu. Le maréchal Sissi est en lutte contre les Frères musulmans et contre l’islamisme en général, le roi du Maroc n’a pas hésité à confier toute sa sécurité territoriale à Israël et MBZ est équivoque dans ses choix et polyvalent dans ses rapprochements, ce qui est normal pour le responsable d’un conglomérat de sept petits États qui ont besoin de protection extérieure et qui ne peuvent s’asseoir qu’entre les chaises.  

Dubaï, la première ville du Moyen-Orient à figurer dans le Guide Michelin, la première agglomération du Golfe Persique à être connectée comme le seront bientôt toutes les villes chinoises, craint de se faire supplanter par NEOM, la « mégapole du futur » de l’Arabie Saoudite voisine ! On ne peut s’empêcher de penser que Neom, située à 60 kilomètres d’Israël, est déjà convoitée par les cybernéticiens israéliens et qu’elle sera un jour la jumelle de Dubaï. Les Émirats font tout leur possible pour ménager à la fois Israël et l’Arabie Saoudite, deux parties complémentaires d’un ensemble, le premier disposant de la technologie et des idées, la seconde de l’espace et de son peuplement, de même que de l’Energie.