Depuis le 3 juin dernier, la situation d’Anis Rahmani, le patron de la première chaîne de télévision privée algérienne, Ennahar TV, va de mal en pis. Ce jour-là, Saïd Bouteflika est descendu en personne dans les rues de la capitale algérienne pour participer à un sit-in qui dénonce les dérapages d’une caméra cachée d’Ennahar TV laquelle a humilié le grand écrivain Rachid Boudjedra. Un dérapage de trop qui a soulevé une vague d’indignation à travers toute l’Algérie. Saïd Bouteflika a surfé sur cette vague pour apparaître publiquement et démontrer aux Algériens qu’il vient de prendre ses distances avec cette télévision.
Celle-ci lui a, pourtant, beaucoup servi lors du 4e mandat de son frère le Président Abdelaziz Bouteflika. Ennahar TV était un outil de propagande destiné à salir les opposants . Depuis peu, ce média est devenu un allié encombrant qui entache dangereusement la réputation d’un Saïd Bouteflika en quête de légitimité pour ses futures ambitions politiques.
Anis Rahmani, lias Mohamed Mokeddem, le patron et cerveau d’Ennahar TV, est désormais sans la protection du conseiller et frère du Président. Nombreux sont les autres dirigeants qui ont pris, depuis, leurs distances avec Ennahar TV. A l’image du général Abdelghani Hamel, le puissant patron de la police algérienne.
Cependant, le plus grand danger auquel est confronté Anis Rahmani une fois lâché par ses protecteurs, vient, d’abord, des services de renseignements contre lesquels il est parti en guerre depuis 2013 pour rendre service au clan présidentiel. Selon des sources très bien informées, un nouveau rapport d’une direction de la D.S.S, le nouveau centre des services algériens qui a remplacé le DRS depuis 2016, vient d’atterrir sur le bureau du général Athmane Tartag, le coordinateur des services algériens qui travaille très étroitement avec le Palais d’El-Mouradia, siège de la présidence algérienne.