Le milliardaire Mahieddine Tahkout, patron de l’usine de montage de voitures Hyundai, a été convoqué ce lundi 10 juin au tribunal de Sidi M’hamed et placé en détention.
Dans le vaste dossier ouvert par la justice algérienne qui concerne l’attribution douteuse de plusieurs marchés publics sous le rêgne des frères Bouteflika, plus de 95 personnalités politiques ont été officiellement convoquées par le juge d’instruction du tribunal d’Abane Ramdane en charge de ce dossier délicat.
Une situation inédite
Parmi ces personnalités politiques, on trouve aussi bien Ahmed Ouyahia, l’ex-Premier ministre, que l’ancien ministre des Transports, Abdelghani Zaâlane, ou que l’actuel ministre du Tourisme Abdelkader Benmessaoud. Ce qui souligne l’étrange situation institutionnelle où certains dignitaires de l’ère Bouteflika sont jetés en prison et d’autres encore aux commandes.
Les enquêtes auraient révélé à quel point l’oligarque Mahieddine Tahkout, qui s’était allié avec le constructeur sud coréen Hyundai, aurait bénéficié de nombreux passe droits dans l’attribution des marchés publics notamment de la part d’Ahmed Ouyahia. Ce qui a valu à cet industriel d’être placé en détention ce lundi 10 juin, ainsi que son frère Rachid Takhout.
40000 véhicules en un an
Le constructeur sud-coréen était entré en force en Algérie depuis 2016. Après avoir connu une chute significative en 2012 et 2013 en raison d’une alliance contre-productive avec le patron de Cevital, Issad Rebrab, le groupe « Hyundai » avait soigné sa santé depuis 2016 grâce à un partenariat très solide avec Mahieddine Tahkout, un des homme d’affaires les plus riches et puissants d’Algérie.
Depuis Tiaret, à l’ouest du pays, Hyundai vendait en une seule année pas moins de 40000 véhicules et talonnait le leader Renault, la marque française habituée depuis des années à régner tranquillement sur le podium.