Du grabuge au sein du clan Bouteflika

Il y a des signes qui ne trompent pas. Interrogé récemment sur sa page « Facebook »sur son éventuelle candidature aux élections présidentielles de 2019, l’ex-ministre de l’énergie de Bouteflika, Chakib Khelil, rattrapé par des affaires de corruption voici quelques années, a eu une réponse pour le moins ambiguë. « Dieu sait tout ».  Pour la première fois, depuis son retour en Algérie voici un peu plus d’un an, il n’écartait pas l’idée de se présenter aux présidentielles.

C’est que son ami et mentor de toujours, le chef de l’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika, qui est parvenu à enterrer son dossier judiciaire pour « vice de forme », caresse plus que jamais l’espoir de le voir lui succéder. C’est du moins ce qu’affirment des sources dignes de confiance à Mondafrique.

Protections américaines 

Les atouts de Chakib Khelil sont d’abord du coté américain. Lui qui s’était réfugié durant ses ennuis judiciaires aux Etats Unis jusqu’en 2016, bénéficie de nombreux appuis outre atlantique. De plus, ses réseaux existent également à Alger. Le nouveau Premier ministre et ancien conseiller à la Présidence, Ahmed Ouyahia, a pris sa défense, le 25 octobre, à la télévision publique algérienne. »Ce qui a été fait contre Chakib Khelil, renvoie à beaucoup d’injustices commises », a estimé le Premier ministre à propos de l’ancien patron du secteur de l’Energie entre 1999 et 2010. Et peu importe que sa propre épouse aie bénéficié de virements de près de 1,5 million de dollars sur se comptes off shore d’après les révélations des Panama Papers.

(Ir)résistible ascension

Cette sortie publique n’est pas passée inaperçue. Un axe Khelil-Ouyahia pourrait se dessiner en vue du processus de succession. Ce qui en inquiète plus d’un, notamment au sein du clan des oligarques et des haut cadres de l’administration favorables aux ambitions présidentielles du frère du Président, Said Bouteflika.

Il existe un personnage discret qui joue un rôle considérable au Palais de Zéralda où réside le chef de l’Etat. La soeur d’Abdelaziz et de Saïd, Zhor Bouteflika, est aujourd’hui la seule qui aie la confiance absolue du chef de l’Etat qu’elle a toujours entouré de ses soins depuis sa maladie. C’est elle qui l’accompagna à Paris, en avril 3013, lorsqu’il fut soigné pour un grave accident cardiaque. Or aujourd’hui au nom de la tranquillté du chef de l’état dont elle veut préserver à tout prix l’existence, elle dissuade Said Bouteflika de s’afficher pour les prochaines Présidentielles. Ce qui oblige ce dernier à une certaine retenue.

Vers un cinquième mandat !!!

Pour renforcer encore l’opacité du processus de succession du chef de l’Etat, certaines voix non autorisées brouillent encore les pistes en appelant à un cinquième mandat d’un Président Bouteflika. Ainsi l’avocat Farouk Ksentini, fidèle parmi les fidèles de Bouteflika mais criblé de dettes, rencontrait au cours du mois de novembre le Président algérien. A la sortie, il laissait entendre que son ami avait « le désir » de briguer un 5e mandat à la tête du pays. Ce qui a provoqué immédiatement un démenti de la Présidence.

Pourquoi une telle déclaration? A quelle partie de billards jouait l’ami du président? Autant de questions qui témoignent à quel point le pouvoir algérien reste une boite noire.

Une certitude, le président Bouteflika est  totalement affaibliet gravement malade, toujours privé de l’usage de la parole, comme l’a constaté l’ensemble de l’opinion publique lors de sa dernière apparition publique pour les élections locales.