Le général Amar Bahlouli, chef d’Etat Major et numéro deux de la gendarmerie, vient d’être renvoyé, le 12 octobre, pour avoir rendu visite au général Mohamed Mediène, dit Toufk, l’ex tout puissant chef du DRS nommé en 1990 et congédié en 2015, qui oeuvre encore dans les coulisses.
Le DRS (services secrets algériens) qui fut, depuis l’indépendance et sous le nom de Sécurité Militaire (SM), la colonne vertébrale du régime algérien, et même sa moelle épinière, n’est pas encore mort et enterré. Loin de là… Malgré le renvoi en 2015 par le président Bouteflika du général Mediène, dit « Toufik, qui en fut le patron tout puissant de 1990 à 2015, les réseaux du DRS sont encore actifs. Du moins dans une semi clandestinité.
Voici une quinzaine de jours, le numéro deux de la gendarmerie, le général Amar Bahlouli, rendait visite discrètement, dissimulé à l’arrière d’un 4/4, à l’ancien chef du DRS. Au menu de cette rencontre qui aurait du rester secrète, on notait essentiellement, nous expliquent nos sources à Alger, le dossier des achats d’armes à l’étranger ainsi que les perspectives ouvertes par la prochaine succession d’un président Bouteflika affaibli et malade.
Discrets conciliabules
A l’origine de ces discrets conciliabules, se trouvaient deux autres gradés, les généraux Ben Daoud et Abdelmalek, représentants successifs des services secrets algériens à Paris sous le rêgne de Toufik. Depuis 2015, l’aura de ces militaires ne brille plus guère au firmament du pouvoir et l’un comme l’autre se trouvent en résidence surveillée.
Hélas pour les deux comploteurs, la visite du chef de l’Etat Major de la gendarmerie chez Toufik ne demeura pas secrète. Alertés, les services de renseignement, ou ce qu’il en reste, ont prévenu le chef d’Etat Major et vice président de la Défense, Gaïd Salah, ainsi que la présidence algérienne. Le verdict fut immédiat et le chef gendarme, Amar Bahlouli, sommé de donner sa démission.
Dans la foulée, le supérieur du général Bahlouli et commandant en chef de la gendarmerie, le général major Nouba Menad a offert, lui aussi, de quitter ses fonctions. Ce qui lui a été refusé par Gaïd Salah, l’homme fort de l’armée algérienne qui est parvenu à faire ainsi du chef de la gendarmerie un de ses obligés.
A la recherche du consensus
Le 12 octobre, le général Ghali Belkecir a été désigné comme le successeur du numéro deux de la gendarmerie. C’est que le profil de ce haut gradé est compatible avec les deux principaux pôles du pouvoir en Algérie, la Présidence et l’Etat Major (voir article ci dessous). Originaire de l’Est algérien, le général Belkecir passe pour s’entendre fort bien avec Gaïd Salah et sa femme, présidente du Tribunal de Tipaza, est au mieux, dit-on, avec le président Bouteflika, et son frère Saïd.
Comme quoi, les principaux acteurs du pouvoir en Algérie peuvent, pour des décisions difficiles, retrouver certaines formes de collégialité qui ont fait dans le passé la force du régime.
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