Les forces venues interpeller à son domicile le principal opposant au régime nigérien, Hama Amadou, appartiennent à une unité d’élite de la gendarmerie créée pour lutter contre le terrorisme et financée intégralement par l’Union européenne.
Le Groupe d’Action Rapide de Surveillance et d’Intervention (GAR-SI) a été doté en matériel à hauteur de 2 milliards de francs CFA (3,5 millions d’euros) par l’Union européenne afin de « contribuer à l’amélioration de la sécurité des populations, y compris dans les zones éloignées et transfrontalières. » Blindés, pick-up Toyota, motos, camions citernes, tentes et drones : cette unité mobile est censée aider les autorités nigériennes dans leur lutte contre les groupes terroristes qui ont essaimé dans tout le pays (1).
La chasse aux opposants
Seulement voila, jeudi dernier, la famille de Hama Amadou, le principal opposant au Niger, qui s’est présenté le lendemain et de lui-même, à la police judiciaire, a été surprise de trouver en bas de chez elle la GAR-SI avec ses armes de guerre dernier cri. Les gendarmes revenaient pour arrêter la bête noire du régime que la police n’avait pas trouvé la veille. Faute de titre juridique leur permettant d’entrer dans la maison, ils ont finalement renoncé après avoir longuement discuté avec Me Aboubacar Mossi, l’avocat de l’ancien Premier ministre.
(1)Financé à 100% par le Fonds Fiduciaire d’Urgence pour le Sahel, à hauteur de 41 millions d’euros au total, dont près de 6 millions pour le Niger, ce programme est mis en œuvre par les gendarmeries espagnole, française, italienne et portugaise et commandé par un général espagnol.