Passés à tabac au camp de réfugiés de Mentao, au Nord du Burkina Faso, il y a un mois, quatre réfugiés maliens ont à nouveau été battus sévèrement par des soldats burkinabè ce week-end, à Djibo, à 20 km de là.
Le 2 mai dernier, les forces de sécurité burkinabè ont fait irruption dans le camp de réfugiés de Mentao, situé dans la région du Sahel, au nord du Burkina Faso, où vivent officiellement 6 500 Maliens ayant fui leur pays.
Extraits par la force des tentes et des hangars, hommes et jeunes garçons ont été passés à tabac à coup de ceinturon, de corde et de matraque. Victimes d’une attaque qui avait fait un mort et un disparu dans leurs rangs le jour-même, les forces de défense et de sécurité étaient à la recherche des auteurs. Elles auraient alors ordonné aux réfugiés de quitter le camp dans les 72 heures sous peine de mort.
Des promesses… non tenues
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a, bien sûr, condamné ces violences. Et le gouvernement burkinabè a promis une enquête, démenti l’ultimatum et juré que le Burkina Faso tiendrait ses engagements internationaux à l’égard des Maliens réfugiés sur son sol.
Plus très rassurés toutefois, certains de ces réfugiés maliens ont préféré quitter le camp dans l’espoir de pouvoir prochainement rentrer chez eux, à Gossi, dans la région de Tombouctou. Ils ont trouvé refuge à Djibo, à 20 km de là, tout près de la frontière malienne, où ils attendaient de réunir les frais du voyage de retour, environ 35 000 francs CFA (une cinquantaine d’euros).
Mais dimanche, 4 d’entre eux, tous originaires de Gossi, ont à nouveau été passés à tabac par des soldats burkinabè. Il s’agit de quatre Touaregs, deux quinquagénaires et deux jeunes hommes de 18 et 21 ans. Arrêtés au marché de Djibo, les deux premiers, un commerçant et un malentendant, ont été battus, attachés et soumis à des chocs électriques. Quant aux deux jeunes hommes, ils ont été frappés devant leur maison. Apparemment livrés à eux-mêmes et sans contact avec les organisations supposées assurer leur protection, ils attendent désormais avec impatience le jour de leur retour au pays.