La « révolution des casseroles » a fait deux morts au Gabon jeudi soir, dans les quartiers périphériques de la capitale, suite à l’intervention de la police, a appris Mondafrique vendredi.
Pour protester contre les restrictions anti-Covid, la société civile avait invité les Gabonais à sortir cinq minutes à partir de 20h00, du 17 au 21 février, pour un concert quotidien de casseroles dans les rues.
Les mesures de prévention contre la pandémie pèsent lourdement sur la vie quotidienne des Gabonais, avec un couvre-feu qui dure depuis près d’un an, un renchérissement significatif du coût de la vie et une obligation croissante de présentation de tests PCR négatifs hebdomadaires pour aller au travail, à l’église ou voyager à l’intérieur du pays. Les autorités gabonaises, malgré les aides financières reçues des bailleurs de fonds, n’ont pris en charge ni le coût des masques ni celui des tests PCR, commercialisés par le ministère de la Santé, pour lesquels il faut compter entre 5000 et 20 000 francs CFA.
Le concert des casseroles a commencé mercredi soir : des femmes, des hommes et des enfants répondant à l’appel et criant, chantant et tapant dans des bidons dans les rues. Mais le deuxième soir, jeudi 18 février, les forces de police et de gendarmerie anti-émeute ont poursuivi les protestataires, tiré à balles réelles et procédé à des interpellations.
Dans la soirée, deux hommes ont perdu la vie, tués par balles dans les quartiers périphériques de Libreville : Emane M’vono Djinky, étudiant en géographie à l’Université Omar Bongo Ondimba et Gildas Iloko, tué en rentrant chez lui. Le corps de ce dernier repose actuellement à la morgue de l’hôpital militaire du PK9. Des images des deux corps et de leurs plaies à l’épaule et à la tête ont circulé dès jeudi soir sur les réseaux sociaux.
« La grande majorité de la population gabonaise vit de petites activités qui sont interrompues depuis des mois. A partir de 18h00, il n’est plus possible de gérer les urgences familiales ni d’aller à l’hôpital. Il n’y a plus de taxis. Le couvre-feu est très strict », explique le père Bruno Ondo, président de Réagir, une association qui milite « pour la restauration de la démocratie et de la dignité » du peuple gabonais. « Les mesures prises par le gouvernement vont dans le sens de l’asphyxie de la population. Pour aller dans une église, il faut faire un test PCR qui coûte 5000 francs au moins et qui n’est valable qu’une semaine. C’est devenu le fonds de commerce du gouvernement. »
Le 12 février, le Premier ministre Rose Francine Ossouka Raponda a fustigé « les comportements inciviques de la population » et annoncé le resserrement du couvre-feu, le confinement du grand Libreville, le maintien des restrictions de rassemblement à 30 personnes, le test négatif pour les déplacements à l’intérieur du pays en plus d’une autorisation spéciale des ministres de l’Intérieur et de la Défense, l’interdiction des visites à l’hôpital, ainsi que la réorganisation des brigades mixtes pour un meilleur contrôle des protocoles sanitaires et le port du masque obligatoire à l’école dès l’âge de cinq ans.
Nos dirigeants ne valent pas mieux que des moutons.. Nous sommes gouvernés par des tueurs à gages.. Mais chacun récolte toujours ce qu’il sème, ce n’est qu’une question de temps pour ces écervelés.
2 morts de trop mais on continuera le concert des casseroles. Trop de chapelles !!! Il n’y aura jamais de changement sans vérité, sans respect, sans amour, sans organisation en fait sans UNION. Stop à la manipulation.
Amateurisme rime avec mensonge. On n’est pas sortis du buisson !!!
Jusqu’à présent j’ai le cœur serré, je pense aux familles des disparus. Que Dieu nous vienne en aide. On ne lâche rien…
Ce pays est indéfinissable Comment tirer sur des personnes qui ne sont aucunement armées. Une protestation Pacifique qui se solde par du sang versé. C’est bien triste.
Ils vont devoir tous nous tuer car on ne lâche pas prise la liberté a un prix et cette fois nous sommes prêts. Ils vont nous libérer !!!
Il y a 3 jours un mouvement de protestation a été lancé sur la toile pour manifester notre ras-le-bol, notre indignation. Le mouvement a commencé le 17 Février. Dans mon quartier, le premier jour du mouvement appelé #Concert_des_Casseroles tout le monde n’était pas motivé, lorsque avec quelques frangins nous avons entamé notre concert des marmites, certains voisins en riaient nous prenant sans doute pour des fous, d’autres ont emboîté le pas timidement.
Je me réveille ce matin le corps lourd, avec un gros nœud dans le ventre. Partagé entre colère et tristesse, amertume et honte, désespoir et haine…