Au bord de la banqueroute, les États de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad) sont encore à la Une de l’actualité en ce début d’année avec le procès qui s’est ouvert à Paris hier lundi dans le dossier des biens mal acquis. Ces affaires qui mettent en cause les présidents notamment en Afrique centrale et leurs entourages vont donner un éclairage particulier, au delà de la Guinée, sur les gouvernances prédatrices des clans présidentiels de ces six pays membres de la zone franc membres de la Cemac.
Circulez, rien à voir
Evidemment, le FMI, l’ONU, l’Union européenne, la Banque Mondiale, la France avec la zone franc, continueront leur politique de l’autruche envers ces pays occupant les derniers rangs des indicateurs mondiaux du développement humain, du climat des affaires, de la lutte contre la corruption et de l’exercice d’une bonne gouvernance.
Tous ces présidents continueront pourtant à être accueillis avec les honneurs à Bamako le 17 janvier, lors du prochain Sommet Afrique-France, ou à Paris lors de leurs fréquentes visites. Les Revues du FMI continueront de saluer imperturbablement les soit-disant » progrès accomplis » dans les réformes.
Au suivant!
Teodoro Obiang Nguema Mangue alias Teodorin, fils du président de Guinée-Équatoriale, est donc le premier de la liste des prévenus à répondre devant la justice francaise du siphonnage des deniers publics de son pays. Le président Sassou NGuesso, le président Ali Bongo, l’ancien président centrafricain François Bozizé sont en liste d’attente. Les présidents camerounais et tchadien auront beaucoup de mal à échapper à cette procédure infamante, initiée par des organisations reconnues comme Transparency international, Sherpa et Survie.
Lors du Sommet extraordinaire de la Cemac, du 23 décembre 2016, ces affaires des « biens mal acquis » ont naturellement été absentes des débats bien qu’elles soient, elles aussi, au même titre que la chute des recettes pétrolières, l’une des causes de la situation désastreuse de la Cemac.