L’immense majorité des œuvres connues et produites au cours de l’histoire par des Africains sont conservées hors du continent africain. L’Afrique est dépossédée de près de 9O à 95% de ses biens culturel. Notre série estivale tentera de comprendre la complexité du débat sur la nécessaire restitution de ces richesses au continent africain.
Une chronique d’Alexandre Vanautgaerden, historien et historien d’art. Il a travaillé et dirigé plusieurs institutions culturelles (musées, bibliothèques) en Belgique, Suisse et France.
Le discours prononcé par Emmanuel Macron au Burkina Faso le 28 novembre 2017, dans l’université de Ouagadougou, a fait couler beaucoup d’encre. Le Président français annonçait qu’il voulait « que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ».[1]
Nous y sommes. Force est de constater que peu d’objets ont été restitués jusqu’à présent par la France et que les conditions juridiques ne sont pas en place, nous y reviendrons dans un autre épisode. Il sera utile de voir ce que les autres pays européens ont réalisé dans l’intervalle, indépendamment du discours d’Emmanuel Macron.
Le grand pillage
Mais, commençons, par le nerf de la guerre, ce grand déplacement d’objet, du continent africain vers l’Europe et l’Amérique, dans un premier temps, puis vers d’autres continents aujourd’hui. Cela nous permettra de dissocier deux problématiques que l’on confond souvent, comme nous le fait remarquer Jean-Yves Marin, professeur à l’Université Senghor d’Alexandrie : d’une part, le problème du pillage des objets d’arts en Afrique, et d’autre part, celui de leur restitution.
Une nouvelle édition revue et augmentée de l’ouvrage essentiel de Philippe Baqué sur la question reparaît aux Éditions Agone : Un nouvel or noir. Le pillage des objets d’art en Afrique.[2] Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce livre n’a pas perdu son actualité, et qu’il n’a malheureusement pas été difficile pour son auteur de le mettre à jour avec des exemples nouveaux.
Ce livre est le résultat d’un travail au long cours. Commencé au début des années 1990, il rassemble plus de quatre cents entretiens pro et contra. Rien que pour ce travail d’investigation, ce livre est remarquable et constitue un jalon important, historiquement, sur les façons de penser ce patrimoine venant d’Afrique, que l’on a désigné tantôt par les termes « d’art africain », « d’art nègre », « art premier », « tribal », « négro-africain », selon les idées en cours, comme le discute le philosophe sénégalais Babacar Mbaye Diop dans son ouvrage Critique de la notion d’art africain.[3]
Les statues meurent aussi
Philippe Baqué nous rappelle dans son introduction le film stupéfiant de Chris Marker et Alain Resnais Les statues meurent aussi, réalisé en 1953, et qui évoquait à l’aide d’un langage cinématographique puissant, l’art africain, son commerce et sa relation avec le colonialisme. Ce film est disponible sur You Tube. Avant qu’il ne disparaisse dans la mémoire balbutiante d’Internet, je vous encourage vivement à regarder les trente minutes de ce film visionnaire.[4] Commandité par la revue Présence africaine, il part de la question suivante : « pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », puis évoque sans détour la relation qu’entretient l’Occident avec cet art qu’il détruit sans même s’en rendre compte.
Le film fut censuré en France pendant dix ans en raison de son point de vue anticolonialiste. Alain Resnais évoque ainsi son entretien avec deux des représentants de la commission de censure : « Quant à eux, ils savaient tout ce qui se passait en Afrique et nous étions même très gentils de ne pas avoir évoqué les villages brûlés, les choses comme ça ; ils étaient tout à fait d’accord avec le sens du film, seulement (c’est là où ça devient intéressant), ces choses-là, on pouvait les dire dans une revue ou un quotidien, mais au cinéma, bien que les faits soient exacts, on n’avait pas le droit de le faire. Ils appelaient ça du « viol de foule » ».[5] L’interdiction eut des conséquences très graves pour le producteur. Quant à nous – est-ce un hasard ? – ni Chris Marker, ni moi ne reçûmes de propositions de travail pendant trois ans. »
« Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture » (Chris Marker).
Dans le livre de Philippe Baqué, de nombreux passages sont consacrés à cette transmutation des objets rituels ou fonctionnels qui deviennent des marchandises avant de renaître dans le monde éthéré de l’esthétique ou des études ethnographiques, transitant à chaque fois par des petites morts symboliques. Le film Les statues meurent ainsi, commençait d’ailleurs par ces mots : « Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture. ». Si l’on peut donner un prix à ces objets, on ne peut oublier combien cette démarche économique correspond, overseas, à une perte sociale, culturelle et historique.
Dans un discours fondateur, Amadou-Mahtar M’Bow, alors directeur général de l’UNESCO, prononçait le 7 juin 1978 ces paroles : « Les peuples victimes de ce pillage parfois séculaire n’ont pas seulement été dépouillés de chefs-d’œuvre irremplaçables ; ils ont été dépossédés d’une mémoire qui les aurait sans doute aidés à mieux se connaître eux-mêmes, certainement à se faire mieux comprendre des autres. […] Aussi bien ces hommes et ces femmes démunis demandent-ils que leur soient restitués au moins les trésors d’art les plus représentatifs de leur culture, ceux auxquels ils attachent le plus d’importance, ceux dont l’absence leur est psychologiquement le plus intolérable. »[6]
La trinité du marché : pedigree, patine, style.
Le marché des arts dits « primitifs » connaît une croissance soutenue et se légitime à partir de la trinité suivante : le « pedigree », la patine d’usage et le style.
Le pedigree permet de recenser les collections dans lesquelles l’objet a transité et qui l’authentifie et lui ajoute de la valeur. Les objets qui ont quitté le continent africain continuent de voyager, et cette pérégrination conforte sa valeur marchande. Un objet emblématique de cette logique du pedigree est la fameuse statue en provenance du Cameroun, la « reine Bangwa ». Collectionnée par l’écrivain surréaliste Tristan Tzara, puis photographiée par Man Ray en 1934 en compagnie de la danseuse originaire de Guadeloupe Adrienne Fidelin, elle est achetée ensuite par l’impératrice de la beauté, la femme d’affaires Helena Rubinstein.
La patine généalogique d’un tel objet fait une grande partie de son prix : la sculpture est finalement vendue à New York en 1990 par Sotheby’s, à la Fondation Dapper plusieurs millions d’euros, avant d’être à nouveau exposée à Paris. Un objet tire sa valeur de ses séjours dans « l’ethnie des collectionneurs », inquiète par un marché où les faux se propagent.
Cette logique du pedigree devient indécente quand la présence d’un objet dans le film Les statues meurent aussi qui dénonçait ce marché, augmente sa valeur monétaire ; comme ce fut le cas d’un appuie-tête Luba-Shankadi ayant appartenu au conseiller du film, Charles Ratton, vendu près de deux millions d’euros, car il apparaissait dans le film d’Alain Resnais et Chris Marker.[7] La publicité, même négative, demeure de la publicité.
La patine d’usage
La « patine d’usage », elle, atteste de la participation de l’objet à un rite. La tache élevée au rang d’œuvre d’art. La maculature comme preuve. Et, ici, rien de plus valorisant que le sang : sang d’animal, ou mieux encore, sang humain dans le contexte des œuvres vaudous. Le sang qui permet au collectionneur de ressentir ce lien, par l’imaginaire, entre l’objet qu’il possède et les peuples auxquels il a été détaché. Le livre de Philippe Baqué possède des pages édifiantes sur ce sentiment brut, étrange et violent, qui mène certains d’entre nous à accumuler des objets, parfois « par camions entiers », comme l’évoquait justement la collectionneuse Helena Rubinstein à qui le musée du Quai Branly consacra dernièrement une exposition.[8]
Les cas les plus tristes décrits dans ce livre sont l’aveuglement de certains artistes, comme Arman, par rapport à l’origine frauduleuse des objets. Ce dernier acquit en grand nombre des objets pour les intégrer dans ses accumulations, puis les signer de son nom, faisant subir aux objets pillés une nouvelle petite mort.
L’invention du style
Le grand problème de ces objets décontextualisés, du point de vue du marché, est le manque d’informations. D’où la nécessité de singer l’histoire de l’art occidentale en élaborant des styles et des écoles, basés sur les divisions en colonies et tribus héritées de la période coloniale. Le philosophe burkinabé Roger Somé dans un entretien avec Philippe Baqué résumait ainsi l’invention du style : « Ma société d’origine est celle des Dagara. Ils sont voisins des Lobi et des Birifor et font partie d’une mosaïque d’ethnies qu’on a regroupées improprement sous l’appellation « Lobi ». De telle sorte, qu’actuellement, dans de nombreuses galeries d’art on peut voir des objets « Lobi » qui sont en fait Dagara, Birifor ou Koulongo. »[9]
Les marchands produisant eux-mêmes les ouvrages qui font référence sur un ensemble d’objets ajoutent encore de la confusion à cette problématique du style. Comme si cela ne suffisait pas, l’information scientifique apporte une valeur ambiguë, car elle maquille ce trafic illicite. L’exemple le plus navrant est ce chercheur qui s’est livré à une étude et à une classification des statuettes archéologiques Koma, pillées au Ghana, sur un échantillon de 1200 pièces recueillies hors site. Sa méthodologie est décrite pudiquement, prélever : « au hasard permet une approche globale du corpus artistique sur un espace-temps plus large que l’étude d’un tumulus isolé. »[10] L’information obtenue de l’étude d’une grande quantité d’objets se substitue donc aux informations archéologiques et justifie le pillage. Et, quand les informations font totalement défaut, une autre source « d’authentification » scientifique, permet d’accroître la valeur d’un objet : la datation par thermoluminescence pour les poteries, les éléments en terre cuite ou les bronzes, notamment. On pille, on exporte, on ne sait plus rien, mais on date : l’objet flotte désormais dans les limbes de l’histoire.
Le temps des razzias
Philippe Baqué consacre plusieurs chapitres au temps des razzias, à partir des premiers contacts importants entre l’Europe et l’Afrique noire au XVe siècle, époque des « grandes découvertes ». Puis à la naissance des « cabinets de curiosité » qui formèrent le noyau des collections de nombreuses bibliothèques et musées occidentaux. Un moment important de la collecte se réalise lors des conquêtes coloniales du XIXe siècle qui anéantissent les royaumes africains et permettent de glaner des trophées. Ces collectes militaires et administratives fondent en France la première collection du musée d’Ethnographie au Trocadéro en 1878. La nouvelle science de l’anthropologie accompagne le pouvoir colonial, tel un cheval de Troie, et affine la mise en œuvre de l’administration des peuples colonisés.
La mission Dakar-Djibouti menée par Marcel Griaule et documentée par Michel Leiris dans L’Afrique fantôme en 1934, rappelle les conditions de la collecte d’objets, effectuée parfois de façon violente par l’ethnologue. Le projet de loi présentait l’ethnologie comme un apport « aux méthodes de colonisation indispensable en révélant au législateur, au fonctionnaire, au colon, les usages, croyances, lois et techniques des populations indigènes, [permettant ainsi] une exploitation plus rationnelle des richesses naturelles. »[11] Certains des objets collectés par Griaule sont exposés au Musée du Quai Branly, mais sans le rappel des conditions violentes de la collecte. Le Kono du village de Djabougou au Mali, « enlevé » le 7 septembre 1931, est exposé avec une étiquette rappelant la date de sa collecte dans le cadre de la mission, mais omet de préciser la condition de cet « enlèvement ».[12] Bien évidemment, Griaule a donné 20 francs au chef du village qui a voulu les lui rendre. L’objet a été acheté, il appartient à la France, mais le malaise demeure. Le Kono est exposé non loin du poteau funéraire Bari, symboliquement capturé pour être rendu à l’Afrique par le groupe de militants de l’association panafricaine Unité dignité courage, le 12 juin 2020 dans le musée. Le porte-parole du groupe, Emery Mwazalu Diyabanza, a été condamné à 1000 euros. Le droit lui a donné tort, mais le malaise augmente.[13]
La mécanique du marché d’art
Philippe Baqué démonte de façon implacable dans son livre la mécanique du marché d’art, qui crée cette offre toujours plus pressante qui continue à mettre en danger le patrimoine africain, mode après mode (les Djenné au Mali, puis les Nok au Nigeria, les Lobi au Burkina Faso, au Ghana et en Côte d’Ivoire). Certains entretiens dans lesquels les marchands ou les collectionneurs se présentent comme les sauveurs du patrimoine africain, laissent pantois. La réalité du terrain, c’est que chaque découverte scientifique une fois qu’elle est publiée, entraîne son lot de maraudage, désespérant certains archéologues de publier leurs champs de recherche.
Pour lutter contre ce pillage massif qui continue après les luttes d’indépendance des pays africains, l’UNESCO a rédigé une première convention en 1970, sur laquelle nous reviendrons dans le prochain épisode. La France a mis longtemps à la ratifier. En 1996, quand les cercles diplomatiques sont prêts à faire le pas, survint une histoire particulièrement cocasse, mais significative de l’embrouillamini qui empêche certains dirigeants occidentaux d’affronter sereinement ce problème du trafic illicite.
Bélier malien vs Jacques Chirac
Fin 1996, les proches collaborateurs du président Jacques Chirac lui offrent pour son soixante-quatrième anniversaire un cadeau.
Comme le magazine « Paris Match » nous le raconte : « Le cadeau est une sculpture africaine, un animal en terre cuite trouvé au Mali, près du Niger. Un objet qui date du XIIe siècle. L’idée vient de Dominique de Villepin qui, comme le chef de l’État, est un grand amateur d’art africain. Le président découvre la statue, il la regarde sous tous les angles, heureux comme un enfant. L’assistance a même droit à un cours sur les arts premiers dispensé par le spécialiste Chirac. »[14]
Pas de chance. Cette terre cuite faisait partie d’un lot d’objets exportés illégalement du Mali, et venait d’être publiés par l’ICOM dans l’ouvrage Cent objets disparus, pillage en Afrique. Sur la page 109, on trouve une photo montrant quatre de ces béliers, datant de la grande époque du royaume de Djenné (XIIe-XVe siècles) et provenant du site de Thial au Mali, pillé en 1991.[15] Le professeur Jean Polet[16] reconnaît la photo du bélier dans le magazine et alerte l’Élysée sans succès puis se tourne vers l’UNESCO et les autorités maliennes.
Un brin frondeur, Vincent Noce dans Libération commente à l’époque : « Paris-Match assure que le chef de l’État a livré à ses proches un brillant exposé sur cette sculpture: on se demande bien ce qu’il a pu en dire, puisque, selon un responsable du musée national du Mali, «on ne sait rien d’elles»: «la plupart ayant disparu, le site ayant été détruit, on n’a aucun moyen de les restituer dans leur contexte.»[17]
Le Conseil international des musées (ICOM) demanda ensuite à Jacques Chirac de restituer l’objet au Mali. Le président qui n’utilise pas encore l’expression « abracadabrantesque »,[18] se mure alors dans un silence gêné en refusant de restituer le bélier dans un premier temps. Pour ajouter au malaise de ce cadeau maladroit, la France était à l’époque en froid avec le Mali. Jacques Chirac venait d’autoriser l’expulsion de dizaines de Maliens sans papiers, ne rentre pas en Afrique qui veut.
Et, pour ajouter la dernière touche à l’infortune du président français, son homologue malien d’alors l’archéologue et ancien directeur de l’ICOM, Alpha Oumar Konaré, était particulièrement intransigeant sur ces questions de trafic illicite. Finalement, après plus d’an an de négociations et de tractations, Jacques Chirac restitue le bélier sous forme de don au musée de Bamako en janvier 1998. Dans l’intervalle, la France ratifie en 1997, après vingt-sept ans, la Convention de protection des biens culturels de 1970 de l’UNESCO.[19]
NOTES
[1] Le discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou est disponible sur le site de l’Élysée dans sa version vidéo ou dans sa retranscription : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2017/11/28/discours-demmanuel-macron-a-luniversite-de-ouagadougou.
[2] Philippe Baqué, Un nouvel or noir. Le pillage des objets d’art en Afrique, Paris, Agone, 2021. Une première édition était sortie en 1999 chez Paris-Méditerranée. Ouvrage cité désormais Un nouvel or noir.
[3] Babacar Mbaye Diop, Critique de la notion d’art africain, Paris, Herman, 2018. Voir son introduction sur le concept d’Afrique et d’art africain, p. 9-23 et plus particulièrement la page 15.
[4] https://www.youtube.com/watch?v=F0y1ZTrql8U. Le film avait été édité en 2011 en DVD, par la revue Présence Africaine, dans une copie malheureusement de médiocre qualité, indisponible aujourd’hui. Le texte est disponible dans l’ouvrage de Chris Marker, Commentaires, Paris, Seuil, 1961, dont une copie circule sur l’Internet : https://monoskop.org/images/c/c2/Marker_Chris_Commentaires_1.pdf. Voir aussi, le bon article récent de Matthias De Groof : « Les Statues meurent aussi (Chris Marker et Alain Resnais, 1953) – mais leur mort n’est pas le dernier mot », Décadrages. Cinéma, à travers champs, 40-42 (2019), p. 72-93. Disponible à l’adresse suivante : https://www.academia.edu/42690190/_Les_statues_meurent_aussi_mais_leur_mort_nest_pas_le_dernier_mot_in_Fran%C3%A7ois_Bovier_et_Serge_Margel_%C3%A9d_Special_Issue_le_cin%C3%A9ma_ethnographique_in_D%C3%A9cadrages_Cin%C3%A9ma_%C3%A0_travers_champs_n_40_42_Lausanne_2019_p73_93.
[5] Extraits de l’interview d’Alain Resnais réalisée par René Vautier dans les locaux de Slon rue Mouffetard à Paris en 1969. Voir la Revue des Ressources, 27 janvier 2012 : https://www.larevuedesressources.org/les-statues-meurent-aussi,2239.html.
[6] « Pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable: un appel de M. Amadou-Mahtar M’Bow, Directeur Géneral de l’UNESCO », Le Courrier de l’UNESCO: une fenêtre ouverte sur le monde, XXXI, 7 (1978), p. 4-5.
[7] https://www.gazette-drouot.com/lots/6546045-appui-tete-luba-shankadi.
[8] Helena Rubinstein. La collection de Madame, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, 19 nov. 2019 27 sept. 2020. Voir aussi Bertrand Goy, historien des collections, cité par Judith Benhamou-Huet, « Art primitif : la collection exemplaire d’Helena Rubinstein », Les Echos, 23 janvier 2020 : « Pour réussir sa collection elle a obéi à deux règles clef : acheter en grand nombre donc moins cher et être conseillée par des personnes éclairées ».
[9] Un nouvel or noir, 2021, p. 185-186.
[10] Hervé Detavernier, « Terres cuites Koma du Nord-Ghana », Arts d’Afrique noire, 74 (1990), p. 17-27.
[11] « Mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti », projet de loi, Journal de la Société des Africanistes, 1931, t. 1. Fascicule 2, p. 300-303 ; cité dans le rapport de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, Restituer le patrimoine africain, 2018, p. 29.
[12] Pour le récit de Michel Leiris, L’Afrique fantôme, 1984 (1934), p. 105 : « 7 septembre : Avant de quitter Djabougou, visite du village et enlèvement d’un deuxième Kono, que Griaule a repéré en s’introduisant subrepticement dans la case réservée. Cette fois, c’est Lutten et moi qui nous chargeons de l’opération. Mon cœur bat très fort car depuis le scandale d’hier, je perçois avec plus d’acuité l’énormité de ce que nous commettons. […] Le tout est rapidement sorti du village et nous regagnons les voitures par les champs. Lorsque nous partons, le chef veut rendre à Lutten les 20 francs que nous lui avons donnés. Lutten les lui laisse naturellement. Mais ça n’en est pas moins moche. » Un premier Kono avait été « enlevé » le 6 septembre 1931.
[13] Voir l’article de Johann-Frédérik Hel Guedj, « Mwazulu Diyabanza, dirigeant d’Unité-Dignité-Courage: « Je porte une parole opprimée », Les Échos, 16 novembre 2020, qui donne la parole à Mwazalu Diyabanza et à Yves-Bernard Denie, avocat spécialisé en droits des biens culturels, contempteur des « chantres de la repentance coloniale » : https://www.lecho.be/culture/general/mwazulu-diyabanza-dirigeant-d-unite-dignite-courage-je-porte-une-parole-opprimee/10265426.html.
[14] https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Quand-Paris-Match-etait-a-l-anniversaire-surprise-de-Jacques-Chirac-1129028.
[15] Cent objets disparus: Pillage en Afrique / One Hundred Missing Objects: Looting in Africa, Paris, ICOM – Maison de l’UNESCO, 1994. Voir également le dossier réalisé par le Centre de droit de l’Université de Genève, Seth Médiateur Tuyisabe, Justine Ferland, Marc-André Renold, « Affaire Bélier malien – France, Jacques Chirac et Mali », Plateforme ArThemis (http://unige.ch/art-adr), 2015.
[16] Jean Polet était à l’époque Professeur d’Archéologie et d’Histoire des arts de l’Afrique subsaharienne, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
[17] Vincent Noce, « Jacques Chirac et le bélier volé. Le cadeau d’anniversaire du président provient d’un pillage archéologique au Mali », Libération, 14 décembre 1996, disponible en ligne: http://next.liberation.fr/culture/1996/12/14/jacques-chirac-et-le-belier-vole-le-cadeau-d-anniversaire-du-president-provient-d-un-pillage-archeol_191119 (consulté le 28 juin 2022).
[18] Jacques Chirac prononce pour la première fois ce mot à la télévision, sur France 3, devant Élise Lucet qui l’interviewe le 21 septembre 2000.
[19] Pour un portrait hagiographique de Jacques Kerchache, voir l’ouvrage d’Emmanuel Pierrat sur lequel nous reviendrons, Faut-il rendre des œuvres d’art à l’Afrique ?, Paris, Gallimard, 2019, p. 69-70.