La santé mentale est à l’honneur de la 16e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) marquée, cette année, par les prestations artistiques de Gims, Yemi Alade et Tamsir, les têtes d’affiche de l’édition.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Basé à Anoumabo, un des quartiers déshérités de Marcory, au sud d’Abidjan, le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) a été ouvert, le 14 mai dernier, par la Première dame, Dominique Ouattara en présence de la ministre de la culture Françoise Remarck. Ce festival durera jusqu’au dimanche 19 mai prochain et est organisé sous le thème de la santé mentale qui touche de nombreuses jeunes victimes de dépression, de troubles bipolaires ou de schizophrénie.
En Côte d’Ivoire, la prise en charge de la santé mentale est rendue problématique par les croyances populaires qui l’associent à des phénomènes paranormaux, à de la sorcellerie ou à des manifestations spirituelles. Généralement, le malade mental est envoyé dans des camps de prière établis par des pasteurs qui proposent des prises en charge inadéquates parce qu’ils ne connaissent pas la maladie.
Le leader de Magic System Salif Traoré dit Asalfo estime justement que la musique peut aider à une meilleure compréhension de la maladie puisqu’elle « reste un vecteur incontournable qui peut aider à surmonter la stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale », a-t-il expliqué.
Mais le Femua reste avant tout une affaire de musique et les festivaliers ont été bien servis, puisque sur les quinze artistes qui se produiront sur la scène d’Anoumabo jusqu’au 19 mai, on note la présence des rappeurs français Gims et Franglish, la joueuse de kora Sona Jobarteh, la chanteuse Yemi Alade et des stars locales telles que Tam Sir, à l’origine du hit « coup de marteau » qui a fait le buzz durant la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, Gadji Celi, O’Nel Mala ou encore Affou Keita qui complètent l’affiche de cette édition.
Le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo est durablement ancré dans le paysage culturel ivoirien mais pour la ministre ivoirienne de la culture, c’est « un rendez-vous incontournable qui célèbre la musique, la créativité et le dynamisme de notre continent ». La 16è édition met d’ailleurs en lumière la Bissau-guinenne Patche Di Rima dont le pays est l’invité d’honneur du Femua.
Ecoles, solidarité
Le Femua rassemble chaque année plusieurs dizaines de milliers de personnes et les ressources qu’il génère permettent de construire des écoles et de mettre en route des actes de solidarité en faveur des couches les plus défavorisées du pays. Au total, douze écoles primaires ont déjà été construites dont deux écoles pour cette année à San-Pédro (332,2 km d’Abidjan) et à Jacqueville (60,2 km d’Abidjan). Selon Salif Traoré dit « Asalfo » qui a dressé le bilan des 15 ans du festival, le groupe s’est également doté d’une « Fondation Magic System (qui) mène des actions humanitaires majeures avec le soutien de ses partenaires. Ainsi, douze écoles ont été construites à travers la Côte d’Ivoire dont deux à Anoumabo, une maternité a également vu le jour dans la région de Yamoussoukro et un centre d’accueil pour enfants orphelins inauguré à Bingerville. », a-t-il indiqué.