Réunis mercredi 14 juin au Parlement, place de l’Étoile à Beyrouth, les députés libanais n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le nom d’un candidat à la présidence de la République. Le pays du Cèdre avait connu un tel vide du pouvoir avant l’accès au pouvoir de Michel Aoun. Les palabres avaient duré deux ans et demi!
Ce ne sera pas pour tout de suite. Ni pour demain sans doute, même si certains veulent croire que la rencontre à Paris, vendredi, entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) et le président français Emmanuel Macron pourrait ouvrir la voie vers un compromis…à Beyrouth! Comme si le Liban avait toujours besoin d’une tutelle étrangère pour régler ses problèmes politiques internes.
Le douzième scrutin qui a tenté de trouver un successeur à Michel Aoun n’aura pas dont été le bon. Réunis au sein du Parlement dans la matinée ce mercredi 14 juin, les députés libanais ne sont pas parvenus à élire un président de la République. Michel Aoun a pourtant quitté le palais présidentiel de Baabda il y a de plus de sept mois.
Cette session parlementaire a cependant permis de d’incarner les tendances de fond de la politique libanaise à travers les deux candidats. Le premier est l’ancien ministre de l’Économie et haut cadre du FMI, Jihad Azour, représentant de ces élites libanaises qui ont bâti la réputation financière du Liban. Le deuxième est Sleiman Frangié, le petit-fils de l’ancien président libanais Sleiman Frangié, originaire de ces clans familiaux qui dominent la vie politique du pays depuis l’Indépendance.
« Liban nouveau »
À l’issue de la séance parlementaire, M. Azour a réussi à obtenir 59 voix (sur 128 députés) et M. Frangié, 51. L’ancien ministre de l’Intérieur Ziyad Baroud a obtenu 7 voix, « Liban nouveau » (sunnites) 8 voix, et 1 voix pour le commandant en chef de l’armée libanaise Joseph Aoun (qui n’a aucun lien de parenté avec l’ancien président Michel Aoun). Il reste maintenant à savoir comment les soutiens et « alliances » qui se sont mis en place pour chaque candidat évolueront – s’ils évoluent.
Autre conclusion de cette séance : c’est que le Liban ne sortira pas (encore) de l’impasse politique et institutionnelle dans laquelle il est englué : avec une vacance du pouvoir et un gouvernement expédiant les affaires courantes.
Le fauteuil présidentiel libanais reste désespérément vide. À l’image de la vacuité de la classe politique locale qui décourage ses partenaies les plus constants.
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