Le coordinateur du parti chrétien des Forces libanaises (FL) — opposé au Hezbollah et à la Syrie — de la région de Byblos, Pascal Sleiman, a été enlevé et retrouvé mort en Syrie lundi selon un communiqué de l’armée libanaise. Les Forces libanaises ont dénoncé un « crime politique ».
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C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe au Liban. Le coordinateur des Forces libanaises de Byblos, Pascal Sleiman, a été retrouvé mort, lundi soir, en territoire syrien. Selon une publication de l’armée libanaise sur le réseau social X (ex-Twitter), il aurait été tué par les malfaiteurs alors qu’ils tentaient de voler sa voiture dans la région de Jbeil. D’après l’interrogatoire mené auprès des détenus, ces derniers auraient transféré le corps de la victime en Syrie. La direction des renseignements de l’armée a réussi à arrêter la plupart des membres du gang syrien impliqué dans l’enlèvement, selon le texte.
Le commandement de l’armée libanaise coordonne avec les autorités syriennes pour récupérer le corps et l’enquête se poursuit sous la supervision des autorités judiciaires.
Pour rappel, Pascal Sleiman a été kidnappé dans la journée de dimanche dans le périmètre du village de Hakel, dans le caza de Byblos. À l’annonce de cette nouvelle, les habitants de Byblos, qui bloquaient l’autoroute de Byblos depuis lundi matin, ont également procédé au blocage de la route maritime, seul passage vers le nord du pays.
Un « crime politique » pour les FL
Le département médiatique au sein du parti des Forces libanaises a estimé que le meurtre de Pascal Sleiman « est un crime politique jusqu’à preuve du contraire ». Dans un communiqué publié lundi soir, les FL ont considéré cette opération « comme un meurtre délibéré, intentionnel et prémédité », appelant les autorités sécuritaires et judiciaires à « mener une enquête sérieuse et approfondie auprès des détenus dans cette affaire afin d’en déterminer le véritable contexte ». Dans ce contexte, le parti a appelé toutes les personnes qui se sont mobilisées lundi pour faire pression sur les criminels, à dégager les routes.
Cette démarche viserait, d’une part, à faciliter les déplacements au premier jour de la fête du Fitr (jour de fin du mois de ramadan). D’autre part, elle permettrait de préparer les « grands rassemblements » pour l’adieu au défunt, comme « un message de rejet de la politique du fait accompli, des enlèvements, des assassinats, des meurtres et du maintien du Liban dans une zone de chaos et d’anarchie ». D’autres mesures seront prises par la suite, selon le texte.
Cette affaire a suscité une vague de réactions au sein de la classe politique libanaise. Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a condamné lundi soir le meurtre de Pascal Sleiman, et présenté ses condoléances au parti des FL. Il a, dans ce cadre, insisté sur la nécessité de poursuivre l’enquête pour mettre au clair les circonstances du crime et traduire les responsables en justice, appelant toutes les parties à la retenue. Pour sa part, le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé la tenue, mardi, d’une réunion extraordinaire du Conseil central de la sécurité intérieure, afin de discuter des circonstances sécuritaires de l’assassinat de Pascal Sleiman.
Le Hezbollah nie toute implication
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a nié toute implication du Hezbollah dans l’enlèvement de Pascal Sleiman, survenu dimanche. « Je vous préviens, a-t-il lancé à l’intention des FL et des Kataëb (nom arabe des « Phalanges libanaises », autre parti chrétien libanais, NDLR), ce que vous faites est extrêmement dangereux et risque de provoquer une guerre civile. Il est inacceptable que les Libanais en général, et les chrétiens en particulier, accusent le Hezbollah de tout incident sécuritaire qui se produit en interne. »
Source : Ici Beyrouth