Les 88 membres de l’Organisation internationale de la francophonie, dont la France, le Canada ou encore la Belgique, ont approuvé, le samedi 5 octobre, une conférence internationale de soutien au Liban, pris sous le feu de frappes israéliennes. La conférence est prévue pour le mois d’octobre, a annoncé samedi le président français, Emmanuel Macron qui a également dénoncé les opérations terrestres au Liban.
Emmanuel Macron a réagi tardivement à l’intervention terrestre des Israéliens au Liban, mais il l’a fait ce samedi. Il était temps. M. Macron a aussi exprimé son regret concernant le «choix» du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, d’intervenir militairement au Liban, notamment dans des «opérations terrestres», tout en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre.
Le Président français-ci a remercié les membres de l’OIF «d’avoir approuvé l’organisation par la France d’une conférence internationale de soutien au Liban», autre membre de l’OIF, lors d’une conférence de presse en clôture du 19ᵉ sommet de l’OIF qui se tenait en France. Les membres de l’OIF ont aussi demandé «unanimement» un cessez-le-feu «immédiat et durable» au Liban, a précisé M. Macron.«Nous nous sommes exprimés unanimement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable, et avons dit notre engagement pour la désescalade des tensions dans la région», a indiqué le président français.
L’indulgence de Macron face au Hezbollah
Pour autant, la crédibilité du Président français au Liban est très entamée en raison notamment des relations troubles qu’il a entretenues avec le Hezbollah ces dernières années allant jusqu’à soutenir leur candidat à la Présidentielle libanaise.
Dans la course à la présidence libanaise, Sleiman Frangié, soutenu par le Hezbollah, fut longtemps présenté à Beyrouth comme le candidat de la France. Le Quai d’Orsay s’en défend, mais le leader chrétien maronite pro syrien aura été au cœur de la médiation tentée par Emmanuel Macron pour sortir le Liban de l’impasse.
Pour le reste, la France, cette amie qui vous voudrait du bien, a envoyé de l’aide, des médicaments, des équipes de secours. Des gestes louables, mais qui ressemblent davantage à des pansements sur une jambe de bois. Le Liban a besoin de bien plus que d’une assistance ponctuelle. Il a besoin d’une refonte en profondeur de son système politique gangrené, d’une relance économique, d’investissements massifs dans les infrastructures et les services publics. Il a besoin d’une justice indépendante, capable de traduire en actes la soif de changement de la société civile.
Mais ces réformes de fond se heurtent à de puissants intérêts, à des forces politiques qui n’ont aucun intérêt au changement. Le Hezbollah, milice armée soutenue par l’Iran, était avant l’attaque israélienne un acteur incontournable, mais contre productif, sur l’échiquier libanais, sans qu’Emmanuel Macron ne s’en émeuve. On se souvient qu’après l’explosion du port de Beyrouth, le Président Français était vevu témoigner du soutien français dans cette épreuve. Seul souci lorsqu’il avait reçu les principaux partis àla résidence de lambassadeur de France, il avait eu cette réponse malheureuse à ceux qui s’inquitaient des milices armées du Hezbollah qui imposaient leur loi dans de nombreuses régions. « Les milices? Quelles milices? ».
Des promesses non tenues
Lors de ce déplacement en août 2020, Le président français avait alors promis un « dialogue de vérité », une « exigence » vis-à-vis des responsables libanais. Mais force est de constater que ce dialogue n’a été qu’un monologue stérile. Les mêmes visages sont toujours aux commandes, les mêmes blocages perdurent, les mêmes souffrances s’aggravent. La colère populaire, si vive au lendemain de l’explosion, semble s’être noyée dans un océan de résignation et de désespoir.
On ne peut s’empêcher de penser que ces visites diplomatiques, aussi bien intentionnées soient-elles, ne sont que des paroles en l’air qui n’ont aucune prise sur le réel. Le Liban, pays de poètes et de marchands, mérite mieux que ces piqûres de morphine administrées au chevet d’un moribond. Il mérite une thérapie de choc, un électrochoc qui fasse repartir une société en décomposition.
Il est bien tard, docteur Macron, pour sauver le malade. Et le remède prescrit, une nouvelle conférence internationale, n’a jamais montré pour l’instant son efficacité