Emmanuel Macron dénonce l’intervention terrestre des Israéliens au Liban

Les 88 membres de l’Organisation internationale de la francophonie, dont la France, le Canada ou encore la Belgique, ont approuvé samedi une conférence internationale de soutien au Liban, pris sous le feu de frappes israéliennes. La conférence est prévue pour le mois d’octobre, a annoncé samedi le président français, Emmanuel Macron qui a également dénoncé les opérations terrestres au Liban.

 

Emmanuel Macron a réagi tardivement à l’intervention terrestre des Israéliens au Liban, mais il l’a fait ce samedi. Il était temps. M. Macron a aussi exprimé son regret concernant le «choix» du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, d’intervenir militairement au Liban, notamment dans des «opérations terrestres», tout en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre.

Le Président français-ci a remercié les membres de l’OIF «d’avoir approuvé l’organisation par la France d’une conférence internationale de soutien au Liban», autre membre de l’OIF, lors d’une conférence de presse en clôture du 19ᵉ sommet de l’OIF qui se tenait en France.  Les membres de l’OIF ont aussi demandé «unanimement» un cessez-le-feu «immédiat et durable» au Liban, a précisé M. Macron.«Nous nous sommes exprimés unanimement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et durable, et avons dit notre engagement pour la désescalade des tensions dans la région», a indiqué le président français.

L’indulgence de Macron face au Hezbollah

Pour autant, la crédibilité du Président français au Liban est très entamée en raison notamment des relations troubles qu’il a entretenues avec le Hezbollah ces dernières années allant jusqu’à soutenir leur candidat à la Présidentielle libanaise. 

Dans la course à la présidence libanaise, Sleiman Frangié, soutenu par le Hezbollah, est présenté à Beyrouth comme le candidat de la France. Le Quai d’Orsay s’en défend, mais le leader chrétien maronite est bien au cœur de la formule actuellement testée par les diplomates français pour sortir le Liban de l’impasse, après sept mois de vacance au sommet de l’Etat. 

La France, cette amie qui vous voudrait du bien, a envoyé de l’aide, des médicaments, des équipes de secours. Des gestes louables, mais qui ressemblent davantage à des pansements sur une jambe de bois. Car le Liban a besoin de bien plus que d’une assistance ponctuelle. Il a besoin d’une refonte en profondeur de son système politique gangrené, d’une relance économique, d’investissements massifs dans les infrastructures et les services publics. Il a besoin d’une justice indépendante, capable de traduire en actes la soif de changement de la société civile.

Mais ces réformes de fond se heurtent à de puissants intérêts, à des forces politiques qui n’ont aucun intérêt au changement. Le Hezbollah, milice armée soutenue par l’Iran, reste un acteur incontournable sur l’échiquier libanais. Les partis traditionnels, qu’ils soient sunnites, chrétiens ou druzes, à l’image de Nabih Berri et Samir Geagea, se cramponnent à leurs fiefs et à leurs prébendes. Et la communauté internationale, malgré ses déclarations grandiloquentes, semble résignée à l’idée d’un Liban en perpétuelle agonie.

Des promesses non tenues

En août 2020, Le président français avait alors promis un « dialogue de vérité », une « exigence » vis-à-vis des responsables libanais. Mais force est de constater que ce dialogue n’a été qu’un monologue stérile. Les mêmes visages sont toujours aux commandes, les mêmes blocages perdurent, les mêmes souffrances s’aggravent. La colère populaire, si vive au lendemain de l’explosion, semble s’être noyée dans un océan de résignation et de désespoir.

On ne peut s’empêcher de penser que ces visites diplomatiques, aussi bien intentionnées soient-elles, ne sont que des paroles en l’air qui n’ont aucune prise sur le réel. Le Liban, pays de poètes et de marchands, mérite mieux que ces piqûres de morphine administrées au chevet d’un moribond. Il mérite une thérapie de choc, un électrochoc qui fasse repartir son cœur meurtri.