Les premiers pas de Joseph Aoun à la Présidence du Liban…

Le Liban entame un nouveau chapitre de son histoire avec l’élection de Joseph Aoun à la présidence, suscitant un soulagement palpable dans tout le pays. Cependant, l’opposition grandissante sur les réseaux sociaux contre la reconduction potentielle de Nagib Mikati au poste de Premier ministre soulève des interrogations. Alors que le choix du prochain chef du gouvernement s’annonce crucial pour définir la trajectoire du mandat présidentiel, une question demeure : le Liban est-il à l’aube d’un véritable changement ou s’agit-il simplement d’une illusion de renouveau ? La formation du prochain gouvernement pourrait bien apporter la réponse à cette incertitude.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup demandent le départ du Premier ministre, Nagib Mikati, symbole du monde ancien

 « On n’osait plus y croire, et pourtant c’est arrivé. Le Liban a enfin son Président. Et pas n’importe lequel : le général en chef de l’armée, un homme solide, franc, direct, un homme de peu de mots. S’il a toujours été avare en déclarations par le passé, son discours d’investiture a fait l’effet d’une bombe. Un programme détaillé et ferme. Sans appel, » témoigne Samer, quelques mots qui décrivent e l’espoir retrouvé d’une grande partie du peuple libanais.

« Après près de deux ans sans président et une guerre qui nous a arraché plus de 4 000 des nôtres, nous avons vu le général Joseph Aoun accéder à la présidence. Ce jour-là, notre cœur a battu d’un espoir presque oublié. Mais nous avons trop souvent été déçus pour ne pas être méfiants.

Le discours d’investiture nous a pourtant fait frémir. Pour la première fois, nous avons entendu un président s’attaquer frontalement à ce qui nous étouffe depuis des décennies. Ses mots résonnent encore dans nos esprits : plus d’armes hors du contrôle de l’État, fin du trafic de drogue, démantèlement des réseaux mafieux qui gangrènent notre pays… Nous avons presque osé rêver à nouveau d’un véritable État de droit.

Mais aujourd’hui, nous retenons notre respiration. La formation du gouvernement sera le véritable test de nos espoirs. Nous le savons tous : si Nagib Mikati est reconduit comme Premier ministre, ce sera le signe que rien n’a vraiment changé, que le binôme chiite garde sa mainmise, que l’impunité continue. Comment pourrions-nous reconstruire notre Liban avec ceux-là mêmes qui l’ont détruit ?

Nous oscillons entre espoir et anxiété. Cette page de notre histoire est-elle vraiment en train de se tourner ? Nous voulons y croire, mais nos cicatrices nous rappellent d’être prudents. C’est notre avenir qui se joue maintenant… »

Comme tant de Libanais, Nadine H., résidente d’Achrafieh, exprime ce mélange d’espoir et d’appréhension qui habite aujourd’hui tout un peuple. Son témoignage résonne comme un écho des conversations qui animent les rues de Beyrouth.

Joseph Aoun : un rythme militaire

Le quotidien libanais francophone, L’Orient-Le Jour rapporte que Joseph Aoun a immédiatement pris ses marques à la présidence, au lendemain de son discours d’investiture. L’Orient-Le Jour souligne également la rapidité d’action du nouveau président qui a d’emblée fixé les consultations parlementaires pour la désignation du Premier ministre à lundi, pour une journée unique.

Le journal décrit une présidence qui reprend vie après plus de deux ans de vacance. Dès son premier jour, le président a enchaîné les rendez-vous : réunion avec Nagib Mikati, Premier ministre démissionnaire, audiences avec le président chypriote Nikos Christodoulides et le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani. Sa journée s’est conclue par une visite symbolique à Bkerké, où le patriarche maronite a salué « la joie du peuple libanais » suite à son élection, rappelant sa confiance dans les « positions nationales » du nouveau président.

D’après le quotidien, si le rythme « militaire » de Joseph Aoun se maintient, le Liban pourrait connaître le nom de son prochain Premier ministre dès lundi après-midi.

Le redéploiement de ’armée libanaise dans le Sud

 Les Nations unies annoncent leur soutien au redéploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays, apportant ainsi une contribution significative au processus de paix dans la région, comme le rapporte le média Ici Beyrouth : « La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait part, vendredi, de son soutien “au redéploiement de l’armée libanaise dans le secteur sud-ouest du Liban, une fois que l’armée israélienne se sera retirée de cette zone. Elle a également affirmé sa contribution à l’élimination des munitions non explosées et au déblaiement des décombres”.

Dans un communiqué publié sur son compte X, la Finul a réitéré son engagement “à soutenir la cessation des hostilités et à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité pour rétablir la stabilité” au Liban et surtout à la frontière avec Israël. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 27 novembre dernier, entre le Liban et Israël, l’armée libanaise a commencé à se redéployer dans cinq localités des cazas de Tyr et de Bint Jbeil. »