Après des années d’accalmie, des tensions apparaissent à la frontière eéntre Israel et le Liban. En mars, un attentat à la bombe a été déjoué en bordure de route à l’intérieur d’Israël au carrefour de Megiddo.
Début avril, l’armée israélienne a mené des frappes contre un site de lancement de missiles dans le sud du Liban après que des roquettes ont été tirées vers le territoire israélien. Les missiles pourraient avoir été tirés par des factions palestiniennes et non par le Hezbollah. Mais, rien n’arrive au sud-Liban qui soit ignoré par le Hezbollah.
Début avril également, le Hezbollah a planté deux tentes en territoire israélien selon certains médias, ou à quelques mètres de la Ligne bleue qui sépare Israël du Liban dans la région du mont Dov affirment d’autres médias. Une chose est sure : ces deux tentes ne devraient pas être là et sont considérées par tous les observateurs comme une provocation du Hezbollah.
La ligne bleue de l’ONU contestée
La Ligne bleue délimitant la frontière longue de 120 km a été créée en 2000 par des cartographes de l’ONU pour vérifier le retrait d’Israël du Liban, que le Conseil de sécurité de l’ONU a ensuite certifié comme étant complet. La frontière s’étend de Rosh Hanikra sur la côte méditerranéenne au mont Dov, où la frontière israélo-libanaise converge avec la Syrie. Le Hezbollah affirme ne pas reconnaître la Ligne bleue certifiée par l’ONU et conteste de nombreux points le long de la frontière.
En mai, le ministère israélien des Affaires étrangères a révélé que le Hezbollah avait construit au cours de l’année écoulée pas moins de 27 postes militaires le long de la Ligne bleue. Les postes ont été construits sous le couvert de Vert sans frontières, une ONG « écologiste » affiliée au Hezbollah.Le 2 juillet, le Hezbollah a enlevé l’une des deux tentes installées en territoire israélien.
Le 5 juillet, plusieurs terroristes du Hezbollah et des dizaines de soldats armés de l’armée libanaise ont brièvement pénétré en territoire israélien. L’incident s’est produit dans la région de Menara, un kibboutz adjacent à la frontière libanaise dans la région de la Haute Galilée.
Les membres du Hezbollah et les soldats libanais en uniforme seraient restés du côté israélien de la frontière pendant environ 20 minutes. Les Forces de défense israéliennes ont tenté de résoudre le problème pacifiquement en assurant la liaison avec la FINUL.
Le 6 juillet, un missile antichar a été tiré depuis le Liban en direction d’Israel. Israel a riposté en tirant 15 obus de 155mm sur des positions du Hezbollah.
Le 12 juillet, des miliciens du Hezbollah se sont approchés de la frontière israélienne dans la région de Zarit, à 15km de la Méditerranée, et ont tenté d’endommager la barrière de sécurité à l’aide d’un explosif. Tsahal a riposté en visant les agresseurs et selon un porte-parole du Hezbollah à Beyrouth, trois membres de l’organisation terroriste chiite ont été blessés par ces tirs.
Le cas particulier de Ghajar
Ghajar, un village alaouite, est traversé par la Ligne bleue délimitée par l’ONU. Ses habitants ont la citoyenneté israélienne et beaucoup dans la partie nord ont également des passeports libanais.Selon la Onzième chaîne de télévision israélienne, les Etats Unis auraient fait passer le message au gouvernement israélien qu’il devait suspendre le renforcement électronique d’une barrière de sécurité qui traverse Ghajar, un village à la frontière israélo-libanaise, a rapporté lundi la Onzième chaîne. Mais un haut responsable politique israélien a déclaré qu’aucune proposition de ce type n’avait été soumise à Israël par le biais de canaux officiels.
Selon Al-Akhbar, un quotidien libanais proche du Hezbollah, le Hezbollah exige un retrait israélien de Ghajar, l’arrêt des travaux de Tsahal sur la barrière de sécurité, mais aussi le règlement des 16 points de friction frontaliers entre Israel et le Liban. Parmi ces points se trouve une bande de terre sur le Mont Dov, qu’Israël a pris à la Syrie. Le Hezbollah affirme que cette zone appelée Shebaa Farms appartient au Liban. La Syrie n’a pas commenté la question.
Le 12 juillet, à l’occasion d’un discours télévisé, Hassan Nasrallah a formellement démenti qu’il avait demandé l’ouverture de négociations sur le tracé frontalier au sud Liban.
Pourquoi ce réveil des tensions?
sur une frontière qui n’a pas connu d’incident majeur depuis 2006 ? L’Iran qui a créé et subventionne le Hezbollah depuis 1982 ne peut pas ne pas être impliqué.
S’agit-il de tester la capacité de riposte d’Israël au moment ou ce pays traverse une crise politique majeure en raison du projet de réforme du système judiciaire ? S’agit-il de tester la capacité de riposte d’Israel sur plusieurs fronts en actionnant quasi simultanément le Jihad Islamique à Gaza, les milices de Naplouse et Jénine et le Hezbollah ?
Ces évènements ont-ils un lien avec l’enlèvement le 21 mars à Bagdad (Irak) d’Elizabeth Tsurkov, une chercheuse israélo-russe ? Elle serait détenue par le Kataib Hezbollah, groupe paramilitaire chiite radical soutenu par l’Iran.
Les discussions informelles entre l’Iran et les Etats Unis sur le nucléaire iranien sont-elles concernées ?
Autant de questions qu’il est aussi difficile de ne pas poser que d’y répondre