L’ancien directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, jouerait actuellement un rôle dans le dossier d’échange d’otages entre Israël et le Hamas. Ce haut fradé, longtemps chef du contre espionnage libanais et proche des mouvements chiites, a joué, à plusieurs reprises, le rôle de médiateur dans des échanges d’otages, notamment entre des pays occidentaux d’une part, et la Syrie ou l’Iran de l’autre.
Pendant une douzaine d’années jusqu’il y a peu, le général Ibrahim Abbas, courroie de transmission du Hezbollah, aura été le patron tout puissant de la Sureté générale libanaise en charge de la lutte contre l’espionnage israélien et les groupes infiltrés par l’État Islamique.
C’est lui qui récemment s’était déplacé à Paris pour avertir la presse française et certains de ses interlocuteurs à Paris, dont le patron de la DGSE, que le Hezbollah rentrerait dans la guerre contre Israel si « Tsahal » intervenait à Gaza, un scénarion qui n’a été qu’en partie observé ces derniers jours compte tenu de la dernière inttervention, voici une semaine, du chef du mouvement chiite.
Un médiateur reconnu
– « Que pensez-vous, a demandé l’AFP au général Ibrahim Abbas,, de sa qualification d’«homme du Hezbollah»?
– « Cela ne me dérange absolument pas», a-t-il répondu.
Médiateur entre les barons de la politique au Liban, libérateur d’otages en Syrie, interlocuteur des services étrangers à Washington et à Paris, ce gradé entretient des relations excellentes avec le patron de la DGSE française, Bernard Emié. « Il faut bien préserver des passerelles avec le mouvement pro iranoien, explique un gradé de l’armée, c’est la France qui joue ce rôle d’interlocuteur du mouvement chiite, en accord avec le reste du monde et en oubliant les enlèvements d’otages français des années 1980 », explique l’expert « Sécurité » d’un des principaux partis politiques libanais.
L’axe Doha/Washington
Selon des sources informées, il se serait rendu au Qatar le week-end dernier, où il aurait tenu des réunions axées sur ce dossier.Dans ce contexte, l’action du général Ibrahim se ferait en coordination avec l’émissaire américain Amos Hochstein, qui a effectué une visite surprise au Liban mardi, au cours de laquelle il s’est notamment entretenu avec l’ancien chef de la SG.M. Hochstein devrait revenir à Beyrouth, après l’entrée en vigueur d’une trêve humanitaire à Gaza.
Selon les mêmes sources, après son retour de Doha, Abbas Ibrahim aurait également transmis des messages à des parties libanaises sur le sujet, ce qui aurait contribué à empêcher l’extension au Liban de la guerre en cours à Gaza. Le rôle joué par M. Ibrahim dans le dossier des otages ne serait pas vu d’un bon œil par certains responsables du Hezbollah, qui considèrent que cette affaire est leur chasse gardée.