Selon des sources sécuritaires, le manque de fermeté dans la prévention des tirs de missiles palestiniens depuis le Liban a incité le Hamas à entreprendre d’autres actions militaires. Cependant, le moment choisi pour l’annonce de ces actions demeurait incertain. Le Hezbollah en a saisi l’occasion dans le contexte de la campagne internationale visant à appliquer la résolution 1701. C’est alors que le Hamas a officiellement décidé de lancer cette initiative militaire.
Les données disponibles ne permettent pas d’écarter que cette annonce soit en lien avec le différend concernant la prolongation du mandat du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Ce dernier serait pris entre deux feux: certains prônent la restriction des mouvements militaires palestiniens, alors que d’autres plaident en faveur de la liberté d’action militaire pour les Palestiniens, en guise de soutien à Gaza.
Un second Gaza
Cette nouvelle initiative compliquera davantage la situation sur la scène intérieure et au niveau des relations avec les acteurs internationaux et arabes. Selon des sources diplomatiques occidentales, si elle venait à se concrétiser, elle pourrait compromettre tous les efforts déployés pour garantir la protection du Liban. Ce scénario risque également de faire échouer toute initiative qui se base sur des solutions politiques et économiques, étant donné que la crainte d’une transformation du Liban – ou au moins de la région sud du pays – en un second Gaza, représente désormais une menace sérieuse. Exercer une pression sur Israël pour l’empêcher d’attaquer le territoire libanais s’annonce encore plus délicat et pourrait ne pas aboutir.
Par ailleurs, l’annonce par le Hamas de la formation des « Avant-gardes du Déluge d’Al-Aqsa » depuis le Liban a ravivé des souvenirs douloureux dans la mémoire collective des Libanais. Cela remonte à l’époque de Fatah Land, qui a établi son quartier général dans la région d’Arqoub au Liban-Sud pour faire face à Israël. Sans oublier l’adage selon lequel « la route vers Jérusalem passe par Jounieh », qui a débouché sur une guerre dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Il est donc indéniable que le Liban est le seul pays arabe qui a payé – et continue de payer – un lourd tribut au nom de la cause palestinienne.