Les récents développements autour de l’Aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth (AIB) exposent des années de pratiques de contrebande facilitée par des agents proches du Hezbollah.
Selon la chaîne MTV, citée par Ici Beyrouth, une équipe de contrôle des douanes composée exclusivement de contrôleurs chiites aurait permis « le passage de téléphones de contrebande, de quantités d’or – principalement en provenance de Turquie et de Dubaï – ainsi que d’autres marchandises et sacs d’argent », tout cela sous le prétexte que ces biens étaient destinés au Hezbollah.
Cette équipe, protégée par la milice chiite, aurait résisté à toutes les tentatives de remplacement. Toujours selon MTV, « les responsables du Hezbollah et les contrebandiers coordonnent stratégiquement leur arrivée au Liban durant les heures de service de cette équipe de contrôle ». Un cas marquant mentionné est celui d’Ali Khalifa, un cadre influent du Hezbollah, qui aurait eu un accès privilégié à des zones restreintes de l’aéroport lors de l’arrivée d’un avion iranien. Ces pratiques auraient permis à certains membres de cette équipe de s’enrichir personnellement, comme Hussein Haider Ahmad et Ali Zain Abdeen, qui auraient acquis des propriétés en Grèce.
Ces révélations montrent comment le Hezbollah a longtemps maintenu une emprise étroite sur des infrastructures stratégiques, affirmant son influence au mépris des institutions officielles.
Sur un autre plan, L’Orient-Le Jour met en lumière les récentes déclarations de Naïm Kassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah, qui a affirmé que « le Liban ne peut plus exister sans la Résistance ». Kassem a souligné que la milice décide de manière autonome « quand et comment combattre, ainsi que les armes utilisées ». Cette centralisation des décisions, couplée à l’absence de coordination avec les autorités libanaises, reflète l’emprise quasi-totale du Hezbollah sur la souveraineté nationale.
Il a également évoqué leur stratégie militaire, déclarant que « notre patience peut s’épuiser avant les 60 jours du cessez-le-feu ou après », et que leurs actions sont dictées par le « moment opportun pour affronter l’ennemi ». Pendant ce temps, l’armée israélienne reste déployée au Liban-Sud et continue de mener des frappes. Depuis le 27 novembre, celles-ci ont causé « au moins 36 morts », précise L’Orient-Le Jour.
Naïm Kassem a aussi évoqué les récentes évolutions en Syrie, notamment la chute du régime de Bachar el-Assad. Selon lui, « dans le futur, le peuple syrien jouera un rôle dans l’affrontement avec Israël ». Cependant, pour l’instant, les nouvelles autorités syriennes ont clairement indiqué qu’elles n’envisagent aucune confrontation directe avec l’État hébreu, malgré une incursion israélienne sur le Golan syrien.
Concernant l’élection présidentielle prévue le 9 janvier, Kassem a exprimé sa « détermination » à voir un président élu « lors de sessions consécutives ». Toutefois, les blocages systématiques orchestrés par le Hezbollah et ses alliés depuis des mois rendent cette ambition difficilement crédible.