La pression internationale s’accroît sur Israël

Kerem Shalom, Israel - February 4, 2009: WFP food trucks in Kerem Shalom border crossing . The crossing is used by trucks carrying goods from Israel to the Gaza Strip. In 2012, the rate of traffic was 250 trucks a day.

Comme tous les jours depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas — qui entre dimanche dans son septième mois — les affrontements de part et d’autre de la frontière libano-israélienne se sont poursuivis vendredi 5 avril. Le même jour, à l’occasion de la « Journée de Jérusalem », le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a indiqué que la frappe imputée à Israël contre le consulat iranien de Damas le 1er avril ne resterait pas impunie. Cette frappe avait tué sept membres des Gardiens de la révolution. Dans le même temps, à l’international, la pression de la communauté internationale continue de s’accroître sur Israël depuis une frappe de l’armée israélienne qui a tué sept travailleurs humanitaires dans la bande de Gaza.

Voilà 182 jours que la guerre entre le Hamas et Israël a débuté. Plusieurs actualités à retenir ce vendredi 5 avril.

Du côté de la frontière entre le Liban et Israël, une frappe aérienne israélienne visant un quartier général du mouvement chiite Amal (dont le chef est le président du Parlement libanais Nabih Berri) dans la localité de Marjayoun dans l’après-midi aurait fait plusieurs morts et blessés  selon des rapports préliminaires.

Deux personnes ont également été tuées et une autre blessée dans un raid de l’armée israélienne survenu sur une maison dans l’après-midi dans la localité de Aït al-Chaab. Un second raid sur la ville de Kfar Kila a endommagé une base de l’armée libanaise. L’armée israélienne a également visé plusieurs autres localités du sud du pays du Cèdre, et signalé qu’un de ses soldats a été blessé par un missile tiré sur la colonie de Metula.

Le Hezbollah a de son côté revendiqué avoir visé plusieurs sites, mais aussi revendiqué la responsabilité de l’attaque menée jeudi soir contre des soldats israéliens et des véhicules se dirigeant vers le site de Malkiya.

Nasrallah s’exprime

Toujours au Liban, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a pris la parole vendredi à l’occasion de la « journée de Jérusalem », célébrée le dernier vendredi du jeûne du Ramadan et instituée par l’ayatollah Khomeini en 1979 en signe de soutien aux Palestiniens.

Le chef du Hezbollah a notamment affirmé vendredi que la frappe israélienne contre le consulat iranien à Damas (lundi 1er avril) ne resterait pas impunie, et a appelé « tout le monde » à se préparer pour faire face à tout développement et à toute éventualité.

Il a également déclaré que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait commis une « folie » en prenant pour cible le consulat iranien à Damas, tuant sept hauts responsables du Corps des Gardiens de la révolution.

Renforcement de la pression internationale sur Israël

Dans la bande de Gaza, plusieurs frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont été recensés, notamment dans les villes de Khan Younès (la plus grande du sud de l’enclave) et de Rafah (à l’extrême-sud, à la frontière avec l’Égypte).

À l’international, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a exigé vendredi l’arrêt de toute vente d’arme à Israël dans une résolution, évoquant les craintes de « génocide » contre les palestiniens. Cette annonce renforce la pression de la communauté internationale qui s’est accrue ces derniers jours depuis la mort de 7 humanitaires dans la bande de Gaza par une frappe israélienne, et la reconnaissance par l’armée israélienne de « graves erreurs » qui ont mené à cette frappe. L’organisation humanitaire américaine World central kitchen a par ailleurs demandé vendredi la création d’une commission d’enquête indépendante.

Cette affaire semble faire bouger les lignes sur le terrain, puisque l’État hébreu a annoncé permettre très prochainement la livraison temporaire d’aide dans la bande de Gaza, via le port d’Ashdod et le point de passage d’Erez, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Cette annonce survient quelques heures après que le président américain Joe Biden a parlé pour la première fois de la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures tangibles face à la catastrophe humanitaire à Gaza.

Israël a par ailleurs été vivement critiqué par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres qui s’est dit « profondément perturbé » par les révélations d’une enquête publiée par des médias israéliens, faisant état de l’utilisation par l’État hébreu d’un programme d’intelligence artificielle nommé « Lavender », utilisé pour identifier des cibles à Gaza. « Aucune portion de décision de vie ou de mort qui ont un impact sur des familles entières ne devrait être déléguée au calcul froid d’algorithmes », a-t-il déclaré.