« Le Liban est un rempart pour la région et nous devons préparer une réponse adaptée à la crise avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré le Collectif des ONG libanaises lors d’ne rencontre avec le ministre des Affaires sociales, le Dr. Hector Hajjar. Le Dr. Kamel Mohanna, coordinateur général du Collectif, a exprimé sa solidarité avec les populations des Territoires palestiniens, notamment à Gaza, face au crime contre l’humanité en cours dans la région.
Dans le cadre de l’étroite coopération avec le ministère, le Dr Mohanna a en outre présenté les propositions du Collectif concernant le plan d’urgence élaboré par le gouvernement, en collaboration avec les Nations-Unies, les ministères concernés, le Comité de coordination de la gestion des catastrophes et des crises nationales, et l’Unité de gestion des risques au sein du Cabinet du Premier ministre. Cela s’inscrit dans une volonté d’élaborer une réponse humanitaire globale, alors que le Liban, confronté à une crise multidimensionnelle, fait face à une escalade des affrontements à la frontière sud, susceptible d’évoluer vers une guerre à grande échelle.
Les discussions ont notamment porté sur la sécurité des abris destinés aux personnes déplacées, l’accès à l’aide humanitaire, ou encore la sécurité alimentaire, sur la base de scenarios proches de l’agression israélienne de 2006. Celle-ci avait alors provoqué le déplacement forcé d’un million de Libanais pendant 45 jours, une pression sans précédent sur le secteur de la santé, et nécessité la mise en place de centres d’accueil collectifs accueillant 20 % des déplacés, soit environ 200 000 personnes, ainsi que de moyens pour fournir l’aide humanitaire attendue. Le gouvernement a souligné que, le cas échéant, les organisations humanitaires locales et internationales seraient une nouvelle fois sollicitées ; ce qui appellera, comme l’a souligné le Collectif, une réponse coordonnée, en étroite collaboration avec les ministères concernés.
En outre, le Collectif a noté la proposition de séparer l’aide apportée à la population libanaise, assurée par les ministères et les autorités concernées, de celle apportée au reste de la population, qui serait alors divisée en trois catégories (réfugiés syriens, réfugiés palestiniens et travailleurs migrants) et prise en charge par les organisations locales et internationales. Une telle répartition ne serait efficace que moyennant des efforts coordonnés et, surtout, la garantie de financements indispensables à l’action des organisations humanitaires.
Le Collectif a enfin soulevé la question de l’approvisionnement en carburant, dont dépend la mise en œuvre du plan d’urgence sur le terrain, ainsi que la nécessité de former un plus grand nombre de personnes capables de participer à la réponse sur le terrain, ce que les organisations regroupées sous le Collectif ont d’ores et déjà anticipé.
En conclusion, les membres du Collectif ont rappelé leur rôle central dans la préservation de la cohésion de la société libanaise et son renforcement pendant la guerre civile et les guerres israéliennes répétées contre le Liban. Aucun effort ne sera ménagé pour soutenir les droits et la dignité de la population, quel qu’en soit le coût. Ils ont enfin salué la coopération avec le ministère des Affaires sociales et son rôle de premier plan dans la coordination des efforts entre les acteurs humanitaires et les autres institutions de l’État.