Hervé Magro, successeur d’Anne Grillo comme ambassadeur de France au Liban, devrait prendre ses fonctions au début du mois de septembre, après avoir passé un peu plus de trois ans comme ambassadeur de France en Turquie. L’actuelle titulaire du poste, Anne Grillo doit prendre, prochainement, la direction du département Afrique du Nord et Moyen-Orient de l’administration centrale du Quai d’Orsay. Une sorte de promotion qui vient sans doute sanctionner les brillants résultats de la politique libanaise d’Emmanuel Macron qui a tenté, sans aucun succès, d’imposer au printemps dernier le candidat du Hezbollah à la Présidence de la Répubiique avant d’envoyer son ex ministre des Affaires Etrangères, Jean Yves Le Drian, pas plus brillant ces dernièes années que son mentor, replâtrer les pots cassés.
Le nouvel ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, devrait arriver à Beyrouth au début du mois de septembre. En l’absence d’un président de la République (depuis plus de neuf mois), il va se contenter de remettre une copie de ses lettres de créance au ministre sortant des Affaires étrangères libanais, Abdallah Bou Habib. Il devra ensuite se rendre auprès des principaux responsables du pays, notamment le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant, Najib Mikati, mais en sa qualité de chargé d’affaires, en attendant de présenter ses lettres de créance au nouveau président.
Au cas où le représentant d’Emmanuel Macron pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, retournerait à Beyrouth pour un troisième round de concertations dans le cadre de sa mission visant à obtenir un déblocage de la présidentielle, Hervé Magro aura quelques difficulté à trouver une marge de manoeuvre pour imprimer sa propre marque.
Un parcours sans aspérités
Turcophone, Hervé Magro succède à Anne Grillo comme locataire de la Résidence des Pins (nom de l’ambassade de France au Liban, ndlr). Cette dernière a passé trois années dans le pays du Cèdre et a été nommée par décret directrice du département Afrique du Nord et Moyen-Orient (ou « ANMO ») à l’administration centrale du Quai d’Orsay.
Selon le site de l’ambassade de France à Ankara, Hervé Magro est diplômé de l’institut national des langues et des civilisations orientales (INALCO) et d’une maîtrise d’histoire. Il effectue, par la suite, une carrière diplomatique. Elle débute en 1986 à la direction de l’Asie et de l’Océanie du Quai d’Orsay. Après plus de vingt années de carrière diplomatique, il devient, en 2007, détaché auprès de la société Groupama (pendant deux ans).
Le diplomate retourne ensuite aux « affaires » diplomatiques en devenant, en 2009, consul général de France à Istanbul, puis à Jérusalem. En 2016, il devient directeur des Archives pendant quatre années, avant de prendre ses fonctions d’ambassadeur de France à Ankara en juin 2020 jusqu’en 2023, sans être parvenu, semble-t-il, ni à pacifier les relations entre Erdogan et Macron et sans avoir vraiment anticipé le succès du Président turc lors de la dernière Présidentielle, à en juger par la tonalité générale de la diplomatie française et des medias qui relaient les positions du Quai d’Orsay.
« Les deux chefs d’Etat ont des entretiens réguliers (…) et permettez-moi à cet égard de saluer (…) la décision de la Turquie de ratifier l’adhésion de la Suède à l’OTAN », s’était-il félicité le 14 juillet dernier au cours d’une dernière allocution comme représentant de la France en Turquie. Dans le sillage du tremblement de terre ayant dévasté les régions sud-ouest du pays le 6 février dernier, il supervise l’acheminement de l’aide française, dont notamment le déploiement d’un hôpital de campagne à Adiyaman.
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