La vice-directrice du bureau du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord d’Amnesty International, Aya Majzoub, a accusé jeudi les autorités libanaises d’avoir « usé de tous les moyens mis à leur disposition pour saper et entraver, sans scrupules, l’enquête nationale » sur l’explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth.
Les autoeités libanaises pourraient « se soustraire à l’obligation de rendre des comptes et perpétuer la culture de l’impunité dans le pays », ajoute-t-elle dans une déclaration à la veille de la troisième commémoration de la double explosion.
« Les autorités libanaises avaient trois années pour mener une enquête sur les causes de l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth et demander des comptes aux personnes dont la responsabilité criminelle est retenue, dénonce Aya Majzoub. Or, à ce jour, personne n’a été tenu responsable de la tragédie du 4 août 2020.
Elle rappelle que « la communauté internationale a, à maintes reprises, condamné la flagrante ingérence politique dans l’enquête nationale », comme c’était le cas, plus tôt cette année, dans un communiqué conjoint publié au Conseil des droits de l’homme. Elle ajoute que « plus de 300 groupes libanais et étrangers de la société civile, ainsi que des survivants à l’explosion et des proches de victimes, incitent une fois de plus le Conseil des droits de l’homme à mettre en place de toute urgence »
une commission d’enquête internationale ».