Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a reçu son homologue du Jihad islamique palestinien, Ziad Nakhalé, selon un communiqué du parti chiite publié lundi matin. Cette rencontre intervient à l’heure où le Liban est en train de devenir la base arrière des militants du mouvement islamiste de Gaza qui sont chassés de leur territoire par des bombardements de plus en plus violents des Israéliens.
Les deux responsables du Hezbollah et du Hamas qui dans le contexte actuel ont considérablement resserré leurs liens ont passé en revue la situation à Gaza et en Cisjordanie occupée « au niveau du terrain, des habitants et de la politique », indique le texte. Ils ont abordé « le soutien de l’axe de la résistance sur les différents fronts », à savoir le Liban, l’Irak ou encore le Yémen, ainsi que « les développements possibles, au niveau du terrain et des contacts politiques ». Autant d’éléments de langage convenus qui masquent d’autres tractations tenues secrètes entre les deux principaux alliés de l’Iran dans la région!
Le Hezbollah tente un impossible équilibre entre le refus de l’embrasement qui le priverait de la place centrale qu’il occupe aujourd’hui sur l’échiquier politique libanais et l’absence de solidarité avec l’axe pro iranien dont il dépend largement ne serait ce qu’en raison des fonds considérables que lui consent Téhéran. Depuis le 8 octobre dernier, le mouvement chiite libanais se livre à des attaques verbales quasi-quotidiennes contre l’État hébreu en annonçant une riposte de grande ampleur dont l’échéance est toujours reculée.
Certes, la ligne de front du Liban-Sud est sous contrôle du parti chiite libanais. Mais des opérations sont revendiquées par moments par le Hamas et le Jihad islamique palestiniens, ou encore le mouvement libanais « Amal », qui possède des milices armées, la Jamaa Islamiya et le Parti syrien national social (PSNS).
Des interrogations sans réponses
Jusqu’à quel point les chiites libanais parviendront à contenir leurs alliés pour ne pas se laisser entrainer dans une guerre générale dont au fond ils ne veulent pas? Un accrochage plus violent que les autres pourrait-il provoquer une escalade incontrôlée de part et d’autre de la frontière? L’armée israélienne qui est parvenue à assassiner le numéro deux du Hamas palestiniens présent au Liban pourrait-elle franchir d’autres lgnes jaunes en obligeant le Hezbollah à riposter sur une grande échelle? Personne n’est en état de répondre aujourd’hui à ces questions qui angoissent l’ensemble de la population libanaise.