La mainmise de l’ex Président Issoufou sur le pétrole

Tandis que le Niger s’enlise dans une crise terrible, un lanceur d’alerte au sein de la SONIBANK, a choisi de divulguer à AfrikMag des éléments de preuve de versements de la Socoété pétrolière nigérienne (SONIDEP) vers Lalla Malika Issoufou, l’épouse de l’ex Président. Autant d’éléments illustrant la corruption de Mahamadou Issoufou et de son clan. Ce que la SONIBANK dément catégoriquement, ce jeudi, via un communiqué.

Voici le texte de cette enquète apparemment très documentée et que nous jugeons utile de publer et le démenti de la SONIBANK

Au Niger, le pétrole est roi. Enfin, ceux qui possèdent le pétrole sont rois. C’est ce que nous confirment les révélations d’un lanceur d’alerte au sein de la SONIBANK, prouvant la mainmise du clan Issoufou sur la SONIDEP, Société Nigérienne du Pétrole, responsable de la gestion pétrolière du pays.

LLe Président Bazoum, à peine éluu, réalise que le pétrole, domaine réservé de l’ex président Issoufou

Comme l’a révélé récemment « Jeune Afrique », Mohamed Bazoum pas réellement, en son début de mandat, la main sur la rente pétrolière. Sa stratégie pétrolifère se heurtait en effet à un acteur : la SONIDEP. Cumulant endettement, népotisme et malversations, cette dernière ne représentait qu’un frein à la solde des précédents maîtres du Niger, le clan Issoufou.

En ce 30 août 2023, les documents dérobés et divulgués par ce lanceur d’alerte nous éclairent, et prouvent la nature des liens entre l’ancien président, Mahamadou Issoufou, et la SONIDEP, Société Nigérienne du Pétrole. Par l’entremise d’un sombre montage financier, cette dernière versait chaque mois d’importantes sommes à la femme de l’ancien président, Lalla Malika Issoufou, à hauteur d’un milliards trois cents millions de Francs CFA entre novembre 2020 et novembre 2021. Il Ces versements ne représentent qu’une infime partie des émoluments du clan Issoufou venant de la rente pétrolière.

PETRONIGER : LA VRAIE CAUSE DU COUP D’ETAT AU NIGER ?

Novembre 2021, le président élu Mohamed Bazoum, comprenant qu’il lui faut remédier à cette situation dont il a eu vent, décide de limoger le directeur général de la Sonidep, Alio Touné, proche de Mahamadou Issoufou, par l’un de ses propres hommes, Ibrahim Mamane. Immédiatement, ce dernier lance un audit de la société pour arrêter les frais et en terminer avec les mauvaises habitudes de corruption. Dès lors, les versements vers le clan Issoufou se tarissent. La tension monte.

PETRONIGER : LA VRAIE CAUSE DU COUP D’ETAT AU NIGER ?

Revenons à 2023 : depuis plusieurs mois, Mohamed Bazoum poursuit sa politique de réforme du secteur pétrolier visant à abolir les anciennes pratiques et à en distribuer les subsides au peuple nigérien, Pour arriver à ses fins, il souhaite pour cela créer une société, PETRONIGER, qui doit remplacer le monopole de la SONIDEP. Ce projet va mettre le feu aux poudres.

En parallèle, d’ici la fin de l’année 2023, la production de pétrole devait passer de 20 000 barils par jour à 120 000, permettant de générer près de 10 millions de dollars par jour. Cette immense manne financière attirait donc toutes les convoitises, dont celles de l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, et de son fils, Abba Issoufou, ancien ministre du Pétrole.

L’arrèt de mort de Bazoum

 

Le mardi 25 juillet, Abba Issoufou se rend à la présidence pour rencontrer le président Bazoum et lui présenter son candidat, son ami, Ibrahim Diop, fils de l’ex-ministre des Finances, Mamadou Diop. Comme l’a révélé un sérieux journaliste d’investigation, le chef de l’État refuse ce candidat et annonce a Abba Issoufou que c’est son homme à lui, Ibrahim Maman qu’il nommera.

Abba Issoufou en rend compte immédiatement à son père, Mahamadou Issoufou, qui déclenche son ultime atout : le général Tchiani. Ce dernier, redevable depuis toujours à l’ancien président, accepte sur l’ordre d’Issoufou de renverser le président Bazoum.

Les jeux sont faits. Le président Bazoum est détenu dans sa résidence. Tchiani est maître du pouvoir et la suite peut s’organiser vers un objectif : obtenir le retour d’Issoufou au pouvoir et lui permettre de restaurer son ancien système de détournement de richesse. Le peuple, de son côté, n’aura rien à dire.

3 Commentaires

  1. En lisant cet article, j’ai vite compris qu’il parle de ce que l’article de « Jeune Afrique » intitulé: « et si le pétrole expliquait tout? » parlait. Bazoum a été roulé dans la farine par Issoufou. Ce Issoufou est une vipère. Bazoum n’a été qu’un pion de Issoufou, qui croyait être calife à la place de Calife et voilà on l’a débarqué par le Calife. Je pense sa méthode (de Bazoum) a été imprudente. Il fallait qu’il s’inspire de Tshisekedi qui s’est défait de l’influence de son prédécesseur Kabila en allant étape par étape et surtout en neutralisant d’abord Issoufou comme avait fait le mec de Mauritanie. Car à la différence de Kabila qui n’était pas nuisible à qui on pouvait laisser la liberté, quand son successeur se détachait ds lui, Issoufou était nuisible d’où il fallait que Bazoum le neutralise au moment où il avait commencé à se défaire de son prédécesseur.

  2. Ce compte n’existe pas dans la nomenclature du plan comptable bancaire de la SONIBANK. En outre, le capital social de la SONIBANK était déjà à 12 milliards à la date indiquée en lieu et place de 5 milliards ici sur le document. Enfin, la boîte postale de la SONIBANK n’est pas 892.

    Sincèrement, ce document est monté de toute pièce pour nuire à l’ancien Président Issoufou Mahamadou et sa famille. Je pense que des dossiers sérieux peuvent exister en lieu et place de ce montage grotesque qui risque de discréditer votre magazine.

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