Salem Bazoum, le fils du Président nigérien déchu Mohamed Bazoum, détenu auprès de ses parents depuis le coup d’Etat du 26 juillet, a quitté Niamey lundi soir en compagnie du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, a appris Mondafrique.
Il avait bénéficié dans la journée d’une mesure de libération provisoire dans une procédure de justice militaire intentée contre lui après l’évasion manquée de l’ancien Président en octobre dernier.
La médiation togolaise
Le Président togolais Faure Gnassimbe est ainsi conforté dans sa position de négociateur clé entre les autorités militaires au pouvoir à Niamey et leurs voisins de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Grâce au port de Lomé, il a facilité le contournement du blocus commercial et bancaire infligé au Niger après le renversement du régime, en particulier pour la fourniture de médicaments. Les modalités de la libération de Salem Bazoum faisaient l’objet de discussions depuis des semaines entre Faure Gnassimbe et le gouvernement nigérien. Le Togolais s’est porté garant de l’étudiant âgé de 22 ans, qui a accès aux comptes bancaires de son père, ce qui inquiétait Niamey. Le jeune homme avait été surpris par le coup d’Etat alors qu’il était en vacances chez ses parents, de retour de Dubaï où il est installé.
Une sortie de crise?
Le ministère togolais des Affaires étrangères a remercié officiellement lundi soir le général de brigade Abdourahamane Tiani, les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le Premier ministre Lamine Zeine pour « leur ferme volonté et leur engagement à oeuvrer pour l’apaisement, socle d’une paix durable et d’une reprise effective du développement dans le pays frère du Niger. » Cette libération « à titre humanitaire » est le résultat de la médiation entreprise par les deux Présidents du Togo et de la Sierra-Leone, rappelle le communiqué officiel, mandatés par la CEDEAO auprès du Niger. Si les apparences diplomatiques sont sauves, seul le Togolais a pourtant agi dans cette affaire, tirant profit de la confiance bâtie ces derniers mois avec Niamey.
L’épouse du Président Bazoum, Hadiza Mabrouk, devrait également bientôt quitter la résidence présidentielle où elle est retenue aux côtés de son mari depuis plus de cinq mois.
Depuis décembre, des discussions de sortie de crise ont commencé entre le Niger et la CEDEAO pour la levée des sanctions sévères infligées au pays après le renversement du régime.