Antony Blinken plaide pour les civils de Gaza à Tel Aviv

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a atterri lundi soir à Tel-Aviv où il aura mardi des discussions qui s’annoncent ardues avec les autorités israéliennes. Il plaidera notamment « l’impératif absolu » d’épargner les civils palestiniens à Gaza.

Arrivé en provenance d’Arabie saoudite, M. Blinken entend également faire pression sur le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, sur l’avenir de la bande de Gaza, fort de ce qu’il a pu entendre dans diverses capitales arabes lors de sa tournée.

Peu avant l’arrivée d’Antony Blinken en Israël, après un passage en Arabie Saoudite, le président américain, Joe Biden, a été interpellé par des manifestants lui demandant un cessez-le-feu à Gaza. M. Biden a dit travailler « discrètement » afin qu’Israël « réduise nettement » sa présence dans le territoire palestinien où la guerre est entrée dans son quatrième mois.

Selon des responsables américains, le déplacement de M. Blinken vise à presser Israël – que Washington soutient politiquement et militairement – d’entrer dans une nouvelle phase militaire, moins coûteuse en vies palestiniennes, et d’engager dans la région un dialogue sur l’après-guerre.

Lundi, un responsable militaire du Hezbollah a été tué à une dizaine de kilomètres de la frontière avec Israël. Il « jouait un rôle de premier plan dans la direction des opérations » dans le sud du Liban, théâtre d’affrontements quasi-quotidiens entre le mouvement libanais pro-iranien et l’armée israélienne, selon une source sécuritaire libanaise.

Selon le Hezbollah, il s’agit du « commandant Wissam Hassan Tawil », le plus haut responsable militaire de cette formation tué depuis qu’elle a ouvert un front avec Israël pour soutenir le Hamas palestinien.

Environ 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, dont une centaine ont été libérées en échange de prisonniers palestiniens lors d’une trêve fin novembre. Au total, 132 sont toujours retenues en otage par différents groupes armés palestiniens. Lundi, le Jihad islamique a diffusé une vidéo d’un otage israélien en vie.

Ces dernières heures, l’armée israélienne a frappé Khan Younès, principale ville du sud de Gaza et nouvel épicentre des combats, tuant « dix terroristes se préparant à tirer des roquettes sur Israël ».Dans la matinée, une frappe à Rafah, à la pointe sud de Gaza, a détruit une voiture dont secouristes et habitants ont extrait des corps, selon l’AFPTV, qui rapporte aussi des tirs de roquettes depuis le sud de la bande de Gaza en direction du centre d’Israël.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a annoncé au New York Times que l’armée israélienne avait entamé une nouvelle phase, moins intensive, dans sa guerre contre le Hamas à Gaza.

Lundi, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’est dit « très préoccupé par le bilan élevé de journalistes à Gaza, appelant à ce que « les meurtres de tous les journalistes » fassent l’objet d’une « enquête approfondie ».

L’armée israélienne a assumé la responsabilité du tir, déclarant à l’AFP avoir « frappé un terroriste qui pilotait un appareil volant représentant une menace pour les troupes », et être « au fait d’informations selon lesquelles deux autres suspects qui se trouvaient dans le même véhicule avaient aussi été touchés ».

Dans la bande de Gaza assiégée, les organisations internationales ne cessent d’alerter sur le désastre sanitaire en cours. L’aide humanitaire continue d’entrer au compte-gouttes, et ce, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU demandant l’acheminent de l’aide.

Rik Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans les Territoires palestiniens, a plaidé lundi auprès de l’AFP pour un « cessez-le-feu humanitaire, seul moyen de répondre aux besoins désespérés » des Gazaouis.

L’OMS a annoncé sur X l’annulation, pour la 4ᵉ fois depuis fin décembre, d’une livraison de fournitures médicales urgentes dans le nord de Gaza faute de garanties de sécurité.

L’ONG israélienne de défense des droits humains B’Tselem a de son côté accusé Israël « d’affamer Gaza », et appelé à une ouverture des vannes de l’aide alimentaire, dans un nouveau rapport, lundi.