Téhéran, qui a lancé dans la nuit du 13 au 14 avril une vague de drones et de missiles sur Israël, préside à Genève la Conférence du désarmement des Nations Unies. Il ne s’agit pas d’une provocation mais d’une simple histoire d’ordre alphabétique.
Par Ian Hamel
Maryam Radjavi, opposante au régime des Mollahs, a été la première a protesté le 21 mars dernier. « La façon dont ce régime présente dans les médias son leadership à la conférence sur le désarmement est une claire tentative de justifier ses crimes en Iran comme à l’étranger », dénonce la présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). La République islamique d’Iran préside en effet la Conférence du désarmement, qui se tient au Palais des Nations à Genève, du 18 au 29 mars 2024, puis du 13 au 24 mai 2024.
Dans un communiqué de presse, les Nations Unies, souhaitant lever toute ambiguïté, explique que la présidence de cette Conférence « est assurée à tour de rôle par chacun des pays membres de cette instance pour une période de quatre semaines de travail, conformément au principe de la rotation suivant l’ordre alphabétique des noms des pays en anglais ». En 2024, c’est d’abord l’Inde qui a présidé la Conférence, puis l’Indonésie, et enfin l’Iran. Ce sera ensuite l’Irak (27 mai-21 juin), puis l’Irlande (24-28 juin et 29 juillet-16 août). Enfin, Israël (19 août-13 septembre). Ce qui ne manquera pas de provoquer d’autres protestations.
La course aux armements nucléaires
La Conférence du désarmement comprend 65 pays, notamment l’Allemagne, les États-Unis, la France, la Russie, ainsi que l’Algérie, le Maroc, la Syrie, la Tunisie. Parmi les questions traitées cette année : cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire, prévention d’une course aux armements dans l’espace, nouveaux type et systèmes d’armes de destruction massive et armes radiologiques. Il devrait en sortir, comme chaque année, beaucoup de vœux pieux et de résolutions qui ne seront pas tenues. Des pourparlers qui n’intéressent plus guère les médias. Le nombre de journalistes accrédités au Palais des Nations à Genève ne cesse de diminuer.